Bénévole du mois : Joséphine PASIECZNY
Quoi de mieux que de valoriser les plus engagés de Radio Campus Lorraine en désignant, chaque mois, un nouveau bénévole? En effet, entre Nancy et Metz, ils sont plus d’une centaine à s’investir au sein de l’association. Pour ces raisons, nous tenons à les remercier en mettant à contribution des petits articles dont ils sont la star ! (la classe, hein) C’est aussi l’occasion de faire partager des profils atypiques.
La première bénévole mise à l’honneur est Joséphine PASIECZNY, animatrice depuis maintenant deux ans dans l’émission cinéma « Box-O-Film ». Etudiante en première année de Master à la Faculté de Droit de Nancy, elle porte également un fort intérêt au droit pénal et aux sciences criminelles.
Questions, réponses : Interview exclusive !
Comment as-tu connu Radio Campus Lorraine ?
Grâce aux réseaux sociaux. Je cherchais un moyen d’apprendre à m’exprimer tout en parlant de cinéma et j’avais repéré l’émission Box-o-Film en tombant sur Radio Campus Lorraine dans mon fil d’actualité Twitter (Facebook est mort, vive Twitter). J’en ai écoutées plusieurs et j’ai eu envie de participer. À la fin de l’été 2015, je me souviens avoir rempli le formulaire “Rejoins-nous” sur le site de la radio et d’avoir fait ça ultra sérieusement, genre “ci-joint, le lien de mon blog pour un aperçu de mon point de vue cinématographique afin d’en apprécier l’éventuelle pertinence”. Barbant quoi. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas du tout l’esprit : il n’y a pas de prérequis, pas de sélection, pas de pression.
Depuis combien de temps y es-tu engagé(e) ? Que fais-tu au sein de cette association ?
La toute première émission à laquelle j’ai participé s’est déroulée le Jeudi 1er Octobre 2015 donc ça fait, si j’ai encore quelques restes de maths, deux années universitaires !
J’anime l’émission cinéma Box-o-film en compagnie de Camille, Agnès et Alexia. Mais il y a eu beaucoup de changements durant ces deux années et parmi nous, il y a également eu Pierre, Jérôme, Nicolas, Cédric et Fred. Et j’espère que je n’oublie personne.
Quelle a été ta plus belle expérience ?
Depuis cette année, les membres de la team Box-O-Film peuvent assister aux projections presse des cinémas Caméo et UGC et aux conférences qui les suivent. C’est l’occasion de rencontrer les équipes des films. La toute première réalisatrice était Emmanuelle Bercot pour La Fille de Brest. Ce premier contact avec le monde du cinéma restera une de mes expériences les plus marquantes au sein de Radio Campus Lorraine.
Ton plus beau fou rire ?
Éloignez les enfants pour cette anecdote. L’année dernière, pendant une pause musicale, Jérôme nous a parlé du documentaire sur la Fistinière, nom évoquant, vous l’aurez deviné, la pratique du fist. Il s’agit d’une maison qui y est dédiée entièrement. Sauf qu’à la fin de la pause musicale, il allait être question de parler du film “La Chambre du…. FILS”. Difficile de ne pas faire le lapsus à l’antenne.
Ton dernier exploit ?
Avoir 4 semaines de retard dans la mise en ligne d’un podcast. Plus sérieusement, j’ai participé à une conférence avec ma fac pour parler de la torture et sa représentation à l’écran. J’ai été conviée par M. Jean-Baptiste Thierry, un maître de conférence, qui savait que le cinéma m’intéressait grâce aux émissions Box-o-film. Il s’agissait de parler devant un amphi donc je trouve que c’est un exploit (pour la timide que je suis) rendu possible grâce à Radio Campus Lorraine.
Valorises-tu cet engagement sur le CV ? (Si oui par quoi les recruteurs sont-ils les plus sensibles ?)
Évidemment! Il le faut! Ça serait une bêtise de ne pas le faire. J’ai même mis le logo RCL à coté de la ligne pour plus de visibilité.
En deux ans, je n’ai eu qu’un seul entretien. C’était pour un service civique. Je n’ai pas eu de retour spécifique par rapport à cette partie de mon CV mais toujours est-il que j’ai décroché la mission (peut-être que mon engagement au sein de la radio a fait pencher la balance, qui sait?). J’imagine que les recruteuses (oui il y a aussi des femmes qui recrutent, c’est incroyable ce XXIe siècle) ou les recruteurs le remarquent. Déjà, c’est du bénévolat, ça sous-entend que vous ne comptez pas vos heures et ensuite, du point de vue radiophonique, œuvrer au sein de Radio Campus Lorraine induit que vous prenez régulièrement la parole, et même si ce n’est pas derrière le micro, c’est auprès des différents membres de l’association.
Que retiens-tu de Radio Campus Lorraine ?
Je retiens la puissance de ce média qui est la radio et des podcasts qui connaissent une popularité croissante en ce moment. Je crois que j’y réponds mieux à la question suivante.
Qu’est-ce que ça t’a apporté ?
Cette partie risque d’être un peu longue, je m’en excuse, mais il me semble que c’est la plus importante.
Grâce à Radio Campus Lorraine, j’ai compris que tout le monde était légitime pour avoir la parole, que c’est une arme inestimable dont je découvre un peu plus la valeur chaque jour. J’ai compris que les personnes que j’écoutais parler de cinéma, que ce soit à la radio ou sur Youtube, même s’il n’y avait pas toujours de fond, avaient eu ce courage de se lancer, de prendre la parole, et que mon avis, parfois différent, avait autant de valeur que le leur. J’ai compris que non, les Marvel, les DC, les films d’horreur et de guerre n’étaient pas réservés aux mecs. Ça semble évident et en tant que féministe j’en étais persuadée. Pourtant, au moment de prendre la parole à ce propos, par manque de représentation de femmes cinéphiles, j’ai hésité à me sentir capable de le faire. Box-o-film m’a permis d’en être convaincue parce que Batman vs Superman était le film de la semaine (désolée, ce n’est pas le meilleur exemple) qu’il fallait aller voir, que j’allais devoir participer au débat avec le reste de l’équipe et qu’il n’y avait pas de raison que je sache moins exprimer mon avis à propos de ce film là, plutôt qu’à propos d’un autre.
Radio Campus Lorraine m’a appris à prendre confiance en mon expression orale. Je dis bien “prendre confiance” parce que ce n’est toujours pas gagné : je continue de parler beaucoup trop vite, je continue de bégayer, je continue de rougir (très fort, vraiment très fort) mais au moins maintenant, je m’exprime. Vous voyez ce genre de remarques sur le bulletin scolaire : “ne parle pas”, “jamais entendu le son de sa voix”, “doit davantage parler à l’oral”? Et bien, j’en faisais l’objet chaque trimestre. Je ne prends toujours pas la parole sans qu’on me la donne (ce n’est pas bien, faut pas faire ça, prenez-la!) mais une fois que je l’ai, désormais, je n’hésite plus.
J’ai également appris à composer avec les gens. Dans une association, il y a plusieurs caractères (dont le mien) et parfois, quand ils se retrouvent dans une même pièce ou dans une même émission, ça peut mal se passer. Mais y être confronté.e permet de mieux l’anticiper, le gérer.
Ça fait un peu “Le Divan” cette réponse, l’émission de Marc Olivier Fogiel.
Qu’envisages-tu pour la suite ?
Garder bien au chaud mon expérience au sein de Radio Campus Lorraine, comme un doudou à mes côtés pour chaque moment où je prendrai la parole en public (ou en privé, ça marche aussi).
Un petit message pour radio campus lorraine ?
Derrière un mot simple, on peut y cacher beaucoup donc je vais juste écrire : merci.