Lorraine, université d’excellence ?
L’Université de Lorraine a été sélectionnée à l’appel de projet I-site, autour de l’ingénierie systémique. Avec elle, trois autres universités ont eu la même chance : Bourgogne Franche-Comté, également pour l’I-site, ainsi que Grenoble Alpes et Côte d’Azur, toutes les deux en Idex.
Si au départ, l’Université de Lorraine candidatait aussi pour l’Idex, le jury international lui a recommandé de se rabattre sur un projet I-site, son dossier étant bon mais ne répondant pas totalement aux critères de l’Idex. « Nous nous étions un peu loupés sur les labos d’excellence. Nous sommes donc partis de nos compétences concernant l’Idex, auquel nous avons ajouté autre chose pour constituer ce dossier », confie Pierre Mutzenhardt, le président de l’Université de Lorraine qui explique rapidement le principe de cet appel d’offre :
Concrètement, l’I-site (Initiative-Science-Innovation-Territoire-Economie) correspond à des universités valorisant des atouts scientifiques thématiques plus concentrés, distinctifs, mais également reconnus sur le plan international. De plus, elles en font un levier d’entraînement et un point d’appui de leur stratégie de développement et de partenariat avec le monde économique.
Le projet de l’Université de Lorraine, construit autour de l’ingénierie systémique, a pour vocation de se développer sur dix ans avec six défis socio-économiques :
- chaîne de valeur des matériaux,
- gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement,
- énergies du futur et transition énergétique,
- confiance dans le numérique,
- ingénierie pour la santé et contre le vieillissement,
- ingénierie des langues et des connaissances.
A savoir que l’ingénierie systémique correspond à la capacité à mobiliser des compétences complémentaires pour répondre à des enjeux qu’un secteur seul ne peut appréhender de manière complète. Ce dossier permet de positionner le travail de longue haleine que l’Université de Lorraine a fait dans la durée et qui devrait lui permettre d’obtenir une aide d’état d’environ 10 millions d’Euros.
Idex/I-Site : Un moyen de rester à flot
Le processus d’appel d’offre Idex/I-site vise en fait à permettre aux universités françaises de recevoir des financements en prouvant leur compétitivité par rapport aux autres grandes universités mondiales et à leur place dans le classement réalisé par Shangai. Un classement réalisé « en grande partie pour permettre aux étudiants chinois de choisir dans quelles universités françaises ils peuvent aller faire leurs études. » avoue Pierre Mutzenhardt. Et pour les étudiants de l’Université de Lorraine, comment va se traduire ce lauréat d’excellence au quotidien ?
En réalité ce processus d’appel à projet est une sorte de compétition qui permet aux universités françaises, dont plusieurs ont déjà été placées sous tutelle financière, de rester à flot en s’assurant un avenir économique. Peu de répercussions pour les étudiants donc, si ce n’est la viabilité économique de l’institution dans laquelle ils effectuent leur parcours d’études.
Ce fonctionnement relativement complexe est parfois critiqué, certains accusant notamment le jury international de ne pas être réellement indépendant. Des accusations balayées par le président de l’Université de Lorraine qui explique ces critiques par le fait que ces membres du jury sont effectivement « d’anciens acteurs du secteur privés, une pratique relativement peu courante en France ».
Cependant, dans le cadre de ce processus, l’Université de Lorraine entend également renforcer son partenariat avec les acteurs économiques locaux. De grands groupes industriels comme PSA ou Arcelor Mital sont cités parmi ces acteurs, des acteurs « qui ont besoin du tissu universitaire pour se développer », toujours selon Pierre Mutzenhardt.
Le président de l’Université de Lorraine sera l’invité du Mag de la rédaction de Radio Campus Lorraine le 26 février à 12H30
Pour retrouver l’article du journal de l’Université de Lorraine sur ce sujet, c’est par ici.
Adeline Divoux
Elie Jofa