La Lorraine est morte, vive l’ACAL !
Le conseil régional de la nouvelle grande région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine a élu Philippe Richert à la présidence Lundi 4 janvier au parlement à Strasbourg.
Philippe Richert à Strasbourg le 13 décembre 2015 – Crédit photo : L’Express
Pas de grandes surprises pour la tête de liste de l’Union de la Droite, même si Florian Philippot avait également décidé de présenter symboliquement sa candidature. Philippe Richert l’emporte donc avec 102 voix contre 46. Les 19 élus de la liste de Jean-Pierre Masseret – qui présidait la séance en qualité de doyen de l’assemblée – ont décidé de voter blanc.
Philippe Richert a tout de suite déclaré qu’il renoncerait à exercer un autre mandat électif pendant les six ans de sa présidence. Il a appelé à « sortir des cloisonnements et des oppositions stériles » ajoutant « la politique n’est pas du théâtre ». Une baisse des indemnités de 20 à 30 % des conseillers régionaux a également été annoncée. En ce qui concerne le nom définitif de la nouvelle grande région, il semblerait qu’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine l’emporte comme on peut le voir sur le nouveau logo tout beau tout neuf du nouveau site web de la région :
Le nouveau logo de la région – Source : Twitter
L’assemblée a voté la liste de ces 15 vice-présidents qui siégeront à la commission permanente parmi lesquels se trouve Valérie Debord, tête de liste en Meurthe et Moselle que nous avions reçue dans notre studio pour le second tour. Ni Jean-Pierre Masseret ni Florian Philippot ne font partie de cette commission permanente.
Rentrée des classes et reprise des luttes
Après les discours de bonne volonté, la politique politicienne a vite repris ses droits. Malgré une volonté affichée par Phillippe Richert de « rassembler », les dissensions se manifestent déjà au sein de cette nouvelle assemblée. La droite, grande gagnante de ces régionales en ACAL s’était divisée autour de la question de l’ouverture à gauche proposée par sa tête de liste. Le conseiller Jean-François Guillaume de la Meurthe-et-Moselle avait dénoncé un « cadeau » fait à la gauche dans une lettre ouverte publiée à la veille de l’élection.
La gauche elle justement est toujours déchirée par la présence de Jean Pierre-Masseret et de ses colistiers qui avaient perdu l’investiture socialiste. Les autres colistiers qui avaient suivi les consignes du PS en se désistant pour faire barrage au Front National ont malgré tout bien voulu prendre les sièges remportés après le deuxième tour. Dans ce joyeux bordel se pose donc la question du mode de représentation de la gauche au sein de l’assemblée. Si un accord sur les six postes socialistes de la commission permanente a été trouvé la création de deux groupes distincts à gauche (socialiste et sans étiquettes) est toujours une possibilité pour le moment.
En outre le parti alsacien Unser Land – perdant du premier tour qui conteste « la méga-région imposée contre la volonté des peuples concernés » – a organisé un rassemblement symbolique Place de la République à Strasbourg pour protester contre cette première réunion.
Pendant ce temps, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes au sein du groupe de Florian Philippot – les « Patriotes du Front National » – chez qui les jeunes prennent le temps d’envoyer quelques selfies innocents sur Twitter, même si leur amendement sur la baisse du nombre de vice-présidents a été majoritairement refusé.
Les deux membres les plus jeunes de l’assemblée sont au FN – Source : Twitter
« Soyez sérieux et exemplaires. »
Les membres du parlement des jeunes Alsaciens ont voulu faire part de leurs préoccupations aux nouveaux élus de la grande région. Ils appellent leurs aînés à « respecter leurs engagements » et donner « l’exemple aux jeunes générations » ainsi qu’à aller au-delà des « clivages partisans » et « dogmatiques ». Ils entendent en effet rappeler les nouveaux conseillers régionaux aux responsabilités qui vont de pairs avec leurs mandats et souhaiteraient qu’on les écoute un peu plus, mais surtout qu’on les implique plus : « Plus tôt on nous associe, plus on s’intéressera à la chose publique. C’est important, nous sommes les citoyens de demain. »
L’espoir des jeunes aura donc besoin de plus que des mots pour être ravivés au sein d’une assemblée où les deux conseillers les plus jeunes sont… au Front National.
Elie Jofa
