Critique Flash – Legend – Brian Helgeland
Sur le papier, Legend de Brian Helgeland (sortie le 20 janvier 2015) avait absolument tout pour plaire. Un contexte historique fort et sous représenté au cinéma (les gangsters londoniens des années 60), une double prestation alléchante signée Tom Hardy dans la peau de Reggie et Ronnie Kray (jumeaux hors-la-loi et personnages principaux) et une bande annonce bien badass qui habillait l’ensemble d’un beau ruban rouge sang. Mais autant le dire tout de suite, le film n’est pas à la hauteur de sa communication.
Je suis entré dans la salle avec une idée précise du film (celle véhiculée par les différents trailers). En effet, Legend laissait présager un traitement poussé en ce qui concerne la relation entre Reggie et Ronnie, ce dernier étant psychologiquement instable. Cependant, un élément totalement superficiel va peu à peu prendre le pas sur ce qui aurait dû être, à mon sens, le centre névralgique de Legend, soit l’évolution des liens entre les frères Kray. La faute à quoi ? À une foutue histoire d’amour.
La relation en question, qui lie Reggie à une londonienne banale narratrice de l’histoire à mi-temps, aurait pu constituer un bon levier afin de faire vaciller Reggie entre la vie de gangster et la vie »ordinaire ». Il aurait ainsi été en perpétuel conflit avec son frère et avec tout ce qu’ils ont pu bâtir et obtenir jusque là. Dans un premier temps, c’est ce qu’essaye de faire le film. Hélas, les bases du personnage de Reggie sont maigrichonnes et son »je m’en foutisme » constant à passer d’une vie à une autre bien trop présent. Cependant, même si certaines scènes donnent effectivement de la profondeur psychologique à la relation des Kray (Ronnie agissant trop »spontanément » au goût de son frère), l’amourette de Reggie prend systématiquement le dessus. Un nombre impressionnant de scènes sont consacrées à faire avancée cette histoire secondaire qui au final, même si elle aurait pu donner de la plus-valu à Legend, l’handicape sérieusement.
Que dire d’autre ? Les éléments de base sont là mais la mayonnaise ne prend pas. Rajoutez à cela un Londres et des gangs rivaux sous-exploités, ainsi que l’interprétation de Ronnie Kray en mode accent cockney »patate chaude dans la bouche » susceptible de porter à sourire et vous aboutissez à un divertissement correct mais sans plus. Dommage !