JDM 2016 : une édition de « résistance par la culture pour la culture »
Quelques mois après les attentats du Bataclan, le Festival Jardin du Michel (JDM) reste marqué par les événements. Pour Dominique Sibilia, administratrice de la SCIC Turbul’Ance qui organise le festival, cette deuxième édition est placée sous le signe d’une « résistance par la culture et pour la culture. »
Si concernant le dispositif de sécurité, il subsiste encore des incertitudes, l’Etat d’Urgence devant s’arrêter le 26 mai prochain, les organisateurs du festival devront s’adapter à une éventuelle prolongation. Ils ont d’ores-et-déjà prévu quelques renforcements mais pour Dominique Sibilia, « il ne faut pas rentrer dans l’ultra précaution et dans la peur . »
« In Bulligny We trust »
Après 11 éditions, le JDM commence à s’appuyer sur des bases solides. Quatre salariés à temps plein qui font vivre le site à l’année à travers des projets sociaux et solidaires : comme les chantiers avec les jeunes de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ou des chantiers loisirs avec le CAJT Nooba.
C’est aussi sur des valeurs renouvelées d’éco-festival que l’édition 2016 s’annonce : cette année encore, vos canettes en verre vous seront confisquées, vous utiliserez des toilettes sèches recouvrant vos déjections de sciures, mais après tout pourquoi pas : c’est pour la bonne cause. Et puis les collectionneurs d’éco-cup pourront repartir avec le modèle de cette nouvelle édition.
Question transport : pour éviter les engorgements et les bouchons à 17h qui vous font suer à grosse gouttes, il vous faudra privilégier le covoiturage, TER et autres navettes gratuites au départ de la gare de Toul.
Vous pourrez également aller dormir chez Michel en installant votre tente sur le camping entre le vendredi 3 juin, 12h et le lundi 6 juin 14h. Fini le camping sauvage et gratuit des premières éditions, le camping s’organise et se veut être un énième lieu d’animation. Il vous faudra néanmoins réserver votre Pass Camping en amont et débourser 3 € pour obtenir le précieux bracelet.
Quant au tarif de l’événement, le festival reste abordable : 70 € en prévente pour le Pass 3 jours ou 35 € pour le Pass Journée.
« Une identité réaffirmée »
Fini la scène alternative, place à un chapiteau et à la cabane du Michel : au final 3 scènes, trois types de spectacles. Une grande scène avec des têtes d’affiches accrocheuses, un chapiteau plus émergent, et une cabane WTF.
Question programmation c’est un retour aux sources avec une programmation « plus rock, plus indépendante, plus impertinente. »
Certains y opposeront les Hubert Felix Thiefaine et Nekfeu, les deux ovnis de cette programmation. Le premier nous bassine toujours 40 ans après avec « la fille du coupeur de joints », le second, loin d’être de la scène alternative a remporté 3 victoires de la musique. Les Manu Chao, Rone, Grammatik, Biga Ranx, Patrice et Pfel & Greem (issus de C2C) déjà annoncés depuis un bon mois seront les têtes d’affiches alternatives qui complètent la programmation de la grande scène.
Enfin, il faudra compter sur de véritables découvertes internationales. Inconnues du grand public, la programmation se recentre sur quelques petits groupes propulsées directement sur la grande scène :
Deux de ces groupes auraient pu être fabriqués juste pour le JDM, rien qu’un coup d’oeil sur leurs clips et vous retrouverez l’ambiance groupe champêtre.
- Dubioza Kolektiv : les « cousins » slovènes à Manu Chao qui a d’ailleurs posé sur leur dernier album. Au programme de la musique balkanique mélée à du hip hop, du rock, de l’électro, de la dub du ragga, du ska. Un pot pourri explosif et festif.
- NOUVEAUTE : Place à la Belgique maintenant, avec Victoria+Jean, du rock ardent et sensuel, électrique et écorché, volcanique et langoureux, ces artistes qui réalisent des concerts de New York à Rio de Janeiro s’arrêteront le 3 juin sur ce petit lopin de terre de Bulligny.
- Direction la Finlande, le samedi avec Steve’n’Seagulls, un nom parodique pour un groupe parodique tout droit sorti d’un film d’action. Le pitch et simple « vous prenez cinq cinglés, tout un tas d’instruments (banjo,
accordéon…)», vous les mettez en salopette et leur faites reprendre du Iron Maiden, AC/DC, Metallica mais dans une version metal country.
Le chapiteau des découvertes
Les plus grandes annonces du jour concerne cette scène indépendante, locale et/ou alternative avec en tête de pont l’anglais Océan Wisdom.
Pour la programmation du Jardin du Michel, le britannique est « l’étoile montante incontestable de ce début d’année ». Un hip hop british aux flow énérvés, de quoi en excités plus d’un fauve sous le chapiteau.
Au registre des performeurs, vous connaissiez C2C quadruple champion DMC à quatre, vous apprécierez DJ Netik, triple champion du monde seul. Passionnés de scratch, surtout ne pas s’asbstenir, en voilà un qui ne mix pas les bras levés !
Le samedi, mélangez du punk déjanté avec du rockabily blues des années 50, ces américains vous vous faire pogoter jusqu’à en avoir mal aux côtes. PUNK IS NOT DEAD !
On retourne ensuite sur le scratch avec Oldschool is Cool, au programme du scratch et des mashup autour de grands classiques du jazz et rock.
Le dimanche, PUNK IS BACK avec Johnny Mafia, des bourguignons qui se reventiquent le digne héritage des Ramones et des Pixies. Prévoir un bon déodorant et un tea shirt de rechange !
On enchaînera avec du hip hop avec Respublica Von Taztika, de l’électro-hip hop mélé à des instrument accoustique, une introduction à la Poezit Zitoun, une invitation à la fusion des genres.
Reid Hope King, achèvera le chapiteau avec son mix live teinté de de hip hop grime et Bass Music.
30% de scène locale dans la programmation
Pour Jérome Daab, le JDM porte également les valeurs de la scène locale et régionale avec 30% du programme issue de la scène régionale et a fortiori en prenant en compte le périmètre de la Grande Région. Certains artistes ont été conseillés au JDM par son homologue champenois le Cabaret Vert ou l’alsacien Déci’Bulles.
De Last Train sur la Grande Scène à Irie Crew dans la Cabane du Michel, le festival continue d’essayer de propulser des artistes locaux.
Le vendredi sous le chapiteau, le vosgien-gabonais Young Ice’s Babe, La P’tite Soeur composé d’anciens du groupe de la Place du Kif et enfin Son Del Salon pour un instant cubain sur des rythmiques de cumbia et de salsa.
Sous la cabane, vous le retrouvez déjà les samedis sur les ondes de Radio Campus Lorraine, Flying to Jamaica avec Irie Crew et ses guests.
Le samedi, propulsé par 54 Tour, Incredible Polo, le « musicien et astronaute », vous fera planer avec sa musique Pop. Dirty Deep tout droit venu d’Alsace vous proposera son blues folk, The Yokel et leur musique de peace and love vous présenteront leur nouvel album à paraître au printemps 2016.
Enfin le dimanche, D-Track un groupe de rap de la banlieue de Metz. Après des premières parties de Phases Cachées et Disiz la Peste, D-Track a été sacré meilleur groupe de hip-hop de Lorraine par le tremplin Buzz Booster.
La cabane aux surprises :
Vous connaissez les Svinkels, vous auriez envie de faire la chouille avec eux, dans le cadre du JDM vous êtes invités à la Boom à Gerard. Xanax et Gerard Baste deux anciens chanteurs des Svinkels remontent sur scène vous propose de grosses surprises et de très mauvaises idées à mettre à exécution. Une choses est sûre les chanteurs des « SVINKELS SONT LA ».
Lui aussi a de mauvaises idées, après l’Abbé Daniel, Nicolas Turon, comédien et humoriste revient avec le « Père Bêche » et continue de parcourir « La France des Festivals de Loubards » pour prêcher « la bonne parole ».
Prisca de Grimon, la danseuse bonne à marier et Raymond Raymondson le magicien clownesque qui n’a pas d’idées seront également présent sur le week-end pour égayer la Cabane.
Le C.U.B. De Boumchaka : saisissez l’instant festivalier. Le concept est simple : rentrez dans le C.U.B. rappez, dansez, chantez, dessinez. Vous avez 40 secondes seul ou à 10 et choissisez ensuite si vous voulez partager votre création à la planète.
Autre façon d’immortaliser l’instant le collectif de photographe Stu’Dos proposera de briser les codes de la photo traditionnelle en proposant leur propre salle de shoot. Soyez acteur d’une expérience, repartez avec votre cliché.
Sortez vos muscles, vos tatouages, votre bonne humeur, vos ondes musicales et surtout votre porte-monnaie, cette édition 2016 s’annonce riche en surprise, en musique et surtout en « apéérroooo » hurlés au quatre coins du camping.