Examen : à vous de juger !
Que ce soit pour le Bac, les partiels, ou le permis de conduire, nous détestons être jugés par les autres. Et pourtant, juger, c’est ce que nous faisons de mieux car nous le faisons en permanence. Examen, mis en scène par Michel Didym et présenté lundi 18 avril dans le cadre du festival RING, a pour but de nous mettre face à ce que nous sommes : des juges impartiaux, mais surtout implacables.
Pour assister à Examen, il faudra donner un peu de vous. Si vous êtes partisan du divertissement passif, autant rester chez vous pour regarder Gilles Verdez se faire agresser par Joey Starr. Si au contraire vous éprouvez une irrésistible envie de vivre quelque chose de pas commun, alors cette pièce est faite pour vous.
Ici le quatrième mur a été plus que détruit. Le principe est simple : le public est divisé en 9 jury différents qui sont répartis dans des petites salles séparées les unes des autres. Les organisateurs prennent un malin plaisir à faire en sorte de ne vous caser qu’avec des gens que vous ne connaissez pas. Il s’agit ensuite de désigner, au sein de chaque groupe, un président de jury qui aura pour charge de prendre notre des appréciations de tous et dont la voix comptera double.
C’est seulement là que les vrais hostilités commencent : les candidats entrent dans chacune des salles chacun leur tour pour valoriser leur personne face au jury (ce qui implique pour chaque acteur de jouer 9 fois son texte d’affilée dans la soirée !). A quoi sont-ils candidats ? Franchement on ne sait pas trop, et ce n’est pas si important que ça : en êtres sensibles que nous sommes, nous jugeons quand même. Et on juge en peu de temps : 2min30 avant l’arrivée du prochain candidat, le couperet doit donc tomber au plus vite : Oui ? Non ? Peut être ? A vous de juger. A la fin des oraux, les candidats et les jurys se réunissent pour comptabiliser les points et annoncer au candidat son admission, son éviction, ou sa mise en ballotage. De quoi se sentir comme l’empereur romain au Colisée.
Jugement dernier ou confessions intimes ?
Voilà pour le principe, à partir de là on pourrait vous dire d’aller en profiter pour faire votre catharsis après vos partiels. Mais rien n’est jamais aussi simple : contrairement à ce que l’on pourrait croire, vous aussi vous allez être un peu jugés. D’autant qu’entre vous (le jury) et l’acteur, il n’existe aucun médiateur. Et les candidats rivalisent d’inventivité (et de perversité parfois) pour réussir à vous séduire, parfois en jouant sur vos plus bas instincts, parfois sur vos contradictions, sur vos malaises et sur vos désirs. On découvre alors que même un juge, tout dominant qu’il soit, est lui aussi jugé par sa proie, qui le regarde droit dans les yeux pour essayer de trouver au fond des prunelles quel est le levier à actionner pour faire basculer le libre arbitre à son avantage.
Et vous découvrirez que c’est justement au moment où l’on ne sait plus qui juge qui que le juge attitré devient le plus méchant. Si vous êtes cartésiens et croyez encore avoir un esprit vous permettant de prendre des décisions rationnelles sans considérations émotionnelles alors n’hésitez pas : venez vous faire du mal !
Les jurys sont rappelés le samedi 23 avril à l’Ensemble Scolaire St Sigisbert à 10H30 et 20H, à la faculté de médecine le mercredi 27 avril à 18H30 et enfin au Lycée Stanislas de Villers-Lès-Nancy le jeudi 28 avril à 20H. Toutes les dates et informations complémentaires sur le site de la manufacture.
En attendant vous pouvez en écouter quelques extraits en exclusivité sur Radio Campus Lorraine.