Meurice pousse le bouchon un peu loin
Samedi 18 mars, peu avant 18h, lycée catholique de Jarville. Mais que s’est-il passé pour que Guillaume Meurice vienne jouer ici ? Est-il vraiment celui qu’il prétend être ?
Nous sommes reçus par Erwan, il nous propose un café, Guillaume est encore en interview. L’ambiance est bon enfant, on se sent bien, le staff prépare activement le spectacle du soir. Il faut tout monter. Jésus veille au grain juste au-dessus de la scène, a-t-il lui aussi bien payé sa place ?
Quelques minutes plus tard, dans une salle de techno, là où se côtoient perceuses, forets et établis, Guillaume serre la main de Loïc et me fait la bise.
Véritable boute-en-train (on a envie de l’appeler Guillaume tout de suite et les formules de politesse trop formelles filent au placard), il n’arrête pas et se dit lui-même chiant : « quand j’ai recroisé des profs à moi, ils m’ont dit c’est fou, c’est vraiment toi, toujours à demander le pourquoi du comment, tout le temps ». Tout passe par son regard, enjoué et illuminé quand il plaisante et plus calme et posé quand il parle sérieusement. Oui, Guillaume Meurice sait parfois être un brin sérieux, mais le sourire (même en coin) n’est jamais bien loin.
Nous sommes ici, avant tout, avec Loïc pour parler de son spectacle « Que demande le peuple ? » pour lequel il est en tournée depuis maintenant trois ans.
Heureux les simples d’esprit
Sur scène Guillaume se fond dans la peau de Xavier, un communiquant qui sait trouver les bons mots pour chaque personne, et en bonne savonnette, Xavier sait se glisser au bon endroit au bon moment. Depuis sa création, le spectacle ne cesse de se dessiner au fil de l’actualité, conducteur principal de Guillaume. Une actualité qu’il chérit tout particulièrement, puisqu’il n’est pas sans rappeler, ses chroniques sur France Inter dans « Si t’écoutes, j’annule tout ». Chroniques qu’il a commencées, comme son spectacle, il y a trois ans et qui ont permis à France Inter de rajeunir un brin « pas seulement moi, mais les humoristes en général sur la chaîne. Oui, je pense qu’on a contribué à ce rajeunissement mais c’est aussi, et surtout, grâce aux partages sur les réseaux sociaux » précise t-il.
Chroniques desquelles il réussit à extraire le nectar de la stupidité du genre humain, au moyen de son fameux « bah oui mais pourquoi ? ». Mais Guillaume Meurice reste un optimiste contre vents et marées, c’est plutôt aux structures qu’il s’attaque, responsables selon lui de la connerie des gens.
L’interview se transforme en discussion, mais Loïc tient quand même le conducteur, on pourrait vite en perdre le fil. L’affiche du spectacle nous interpelle, un homme en costard qui donne à manger aux pigeons où Guillaume ne se montre pas sous son meilleur profil. Heureux les simples d’esprits ? Qui sont les pigeons pigeonnés ? Autant de questions qui sont là pour laisser gamberger le spectateur.
Il recherche aussi cette proximité et l’interaction avec le public, c’est pourquoi il privilégiera toujours les petites salles. Chacune d’entre elle est unique et chaque spectacle l’est tout autant. Les zéniths, très peu pour lui. Trop grand, trop froid, la proximité lui plait.
Et si Guillaume Meurice n’avait jamais été humoriste ? « Y a plein de choses à faire ! J’aime beaucoup les animaux, ouais, je crois que j’aurais eu un élevage d’ânes, avec des oies, peut-être une ferme pédagogique ! Mais ce n’est pas perdu, quand je me ferais virer de la radio, peut être que je ferais ça ! »
Mot de la fin : « merci Guillaume, on aurait bien poursuivi la rencontre. » Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, il était temps pour lui d’aller se préparer pour son spectacle et nous d’aller faire le montage (disponible prochainement).
Carole Chomel
Loïc Morgado