Une rentrée en chantier pour l’Université de Lorraine
Mardi 3 septembre 2017, à Metz, se tenait la conférence de presse de rentrée de l’Université de Lorraine (UL). Pierre Mutzenhardt, Président de l’UL, est revenu en compagnie de Sabine Chaupain-Guillot (Vice-Présidente du Conseil de la Formation) et Grégory Hamez (Docteur en Géographie) sur les différents points de la rentrée 2017. Quels sont les informations à retenir pour les étudiants lorrains ?
La rentrée était mouvementée pour les universités françaises et l’Université de Lorraine n’y a pas échappé. Si la sélection aux Masters a vite été passée car l’accueil est en cours, l’UL a quand même privilégié les étudiants lorrains pour leurs poursuites d’études. Pierre Mutzenhardt a beaucoup insisté sur les questions APB et l’accueil des nombreux étudiants.
Tout d’abord, la question des orientations des néo-étudiants avec le système Admission Post-BAC (APB) n’a pas eu d’impacts pour l’UL. Tous les étudiants lorrains qui ont demandé à étudier dans les enceintes de l’Université de Lorraine ont été reçus. De ce côté, la rentrée était positive.
Le point STAPS
De l’autre côté, chez les STAPS, où des manifestations avaient éclaté le mois dernier, la rentrée 2017 a été plus mouvementée. La filière STAPS donnent souvent lieu à des tirages au sort dans les universités. Mais pour l’Université de Lorraine et son Président « il n’y a pas de tirage au sort mais d’autres solutions ». Et les solutions ont été d’ajouter des places dans cette filière, d’abord sur le site de Metz (Nancy et Épinal sont les deux autres sites pour STAPS, ndlr). Cette augmentation avait pour but de pouvoir recevoir tous les étudiants de la région qui souhaitaient intégrer la formation. D’après le Président de l’Université, l’objectif aurait été atteint. Comme exemple, 80 étaient en attente de place, et courant juillet la situation a été débloquée avec l’ouverture de places supplémentaires. Après la seconde session APB, les dernières demandes sont en cours de régularisation.
Des étudiants toujours plus nombreux
Pourtant, avec le refus de créer des capacités d’accueil pour les différentes formations, les étudiants sont toujours plus nombreux. En effet, en 4 ans, le nombre d’étudiants inscrits à l’Université a augmenté de presque 10 000. En 2016, 59 385 étudiants étaient recensés (Source : Direction d’Aide au Pilotage et à la qualité de l’Université de Lorraine). L’année prochaine, se sont les étudiants nés en 2000, les nouveaux baby-boomers, qui arriveront dans le supérieur. En 2015, ils avaient fait gonfler les rangs lycéens. Alors si pour l’instant l’Université de Lorraine arrive à gérer le nombre d’étudiants, la question des infrastructures se posent. Déjà à la limite de leurs capacités sur certains sites, les salles de cours et autres amphithéâtres risquent d’être surpeuplés prochainement. Mais Pierre Mutzenhardt et l’UL essaient de palier à ce problème.
Des temps de rénovations très longs, mais les personnes à mobilités réduites ne peuvent attendre ces rénovations sur des sites parfois difficiles d’accès.
Une refonte du système
APB n’était pas le seul problème pour Pierre Mutzenhardt. En effet, le problème serait situé avant, lors du lycée. « N’importe quel BAC permet d’aller n’importe où. Or chaque BAC n’apporte pas les mêmes compétences. « Et la réussite d’une licence en 3 ans se ressent. 75% des étudiants avec un BAC général en poche réussissent leurs licences en 3 ans. Seulement 13% pour un BAC technologique et 4% pour un BAC professionnel. Les chiffres sont calculés sur la présence à tous les examens – une absence à un examen de la 1ère session et l’étudiant ne rentre pas dans les chiffres. De la même manière, le Président souligne que les étudiants en BAC Littéraire peuvent d’inscrire dans une licence de physique. Il propose donc l’auto-orientation des lycéens.
Mais ce n’est pas seulement un problème d’étudiants, il faut que l’Université de Lorraine aide à l’information. C’est sur quoi Pierre Mutzenhardt insiste.
Un problème social
Des cursus indirects, un problème français. Socialement, l’étudiant est obligé d’enchaîner les études, le BAC, licence, master, etc. Alors qu’à l’étranger, après l’équivalent du BAC, de nombreux étudiants sont dans une année de césure. Une année de découverte encouragée pour s’informer sur leurs avenirs. En France, cette question sociale permettrait d’atteindre la maturité. Pierre Mutzenhardt prend l’exemple de l’Allemagne où l’étudiant part voyager, travailler avant de reprendre les études. L’Université de Lorraine aide et conseil les étudiants dans leur année de césure.
Une refonte interne à l’Université de Lorraine
Au-delà d’une année de coupure dans les études. Les méthodes de contrôle peuvent s’améliorer. C’est ce que note Sabine Chaupain-Guillot avec l’accord de Pierre Mutzenhardt. Les études sont connues pour se passer sous la forme de 2 semestres ponctués chacun par une période de partiels. Mais une méthode serait plus efficace pour la réussite : le contrôle continu.
De plus, dans le système classique, il existe une deuxième session d’examen (en cas d’échec à la première session). « La seconde session est une organisation couteuse qui ne sert pas à grand chose ». Ici, le Président de l’UL sous-entend que cette session n’est bénéfique qu’à peu d’étudiants pour le coût nécessaire. Cette refonte n’est pour l’instant que des propositions, le changement ne sera pas brutal.
Un Master innovant dès cette année
Le point d’orgue de cette conférence de presse de rentrée était la présentation du nouveau Master inter-régional. Le Master Border-Studies est un Master sur 4 universités : l’Université de Kaiserslautern, l’Université de la Sarre, l’Université du Luxembourg et l’Université de Lorraine. Un master innovant dans les nouveaux domaines scientifiques, interdisciplinaires et surtout sur la proximité entre les différentes universités. Le domaine de ce master est multiple avec lettre, langue, géographie, gestion et encore d’autres. Chaque université est d’ailleurs spécialisé dans un domaine. Le droit pour Kaiserslautern, Géographie pour l’UL, ou encore sciences sociales pour le Luxembourg. Ce master conduit à des débouchés dans une carrière communautaire ou encore dans les entreprises multinationales pour une culture transfrontalière.
Cette rentrée 2017 de l’Université de Lorraine était accès sur l’accueil des étudiants, tout en privilégiant les étudiants lorrains. La problématique était surtout présente au niveau APB et de la demande pour les filières à tensions comme STAPS ou psychologie. Un point sur des changements pour améliorer la qualité des études permet d’avoir une vision sur les projets futurs de l’Université de Lorraine.