Intervention policière au CLSH de Nancy : prolongation de la garde à vue des étudiants interpellés
Dans ce contexte de réouverture du Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy, les étudiants mobilisés contre le plan étudiant ont tenté de bloquer l’accès à certains amphithéâtres, obligeant la présidence de l’université à recourir une nouvelle fois aux forces de l’ordre.
Une nouvelle intervention policière jugée « violente et injustifiée » par les étudiants bloqueurs
Profitant de la réouverture du campus, les étudiants mobilisés contre la loi ORE ont repris hier les actions de contestation, perturbant notamment le bon déroulement des premiers partiels.
Suite à cela, une nouvelle intervention policière a eu lieu hier (03/05) au sein du CLSH. Cette intervention avait pour objectif dans un premier temps, de faciliter l’accès des amphithéâtres aux étudiants souhaitant passer leurs examens et, dans un second temps, de pousser hors du Campus tous les étudiants restés assis devant ces amphithéâtres.
Les forces de l’ordre ont procédé à une charge jugée « violente et injustifiée » par les étudiants visés, usant de leurs boucliers afin de pousser ceux-ci hors de l’enceinte du campus.
Cette intervention a mené à 6 interpellations pour des motifs tels que « rébellion caractérisée » ou « dégradations ».
En réaction à ces interpellations, une quarantaine d’étudiants s’étaient donc rassemblés aujourd’hui à 15h30 devant l’hôtel de Police du Boulevard Lobau. Ce rassemblement de soutien devait durer jusqu’à 16h, heure supposée de sortie de leurs camarades en garde à vue.
Plusieurs interpellations et gardes à vue prolongées
Seulement, vers 15h40, l’information tombe. La garde à vue des étudiants interpellés à 16h hier est prolongée.
Colère et désarroi, les étudiants rassemblés devant l’hôtel de Police ne comprennent pas pourquoi ceux qu’ils étaient venus attendre risquent de passer une nuit supplémentaire derrière les barreaux.
Interrogée, une étudiante juge cette décision de prolonger ces gardes à vue « abusive et exagérée », un point de vue partagé par la majorité des personnes présentes devant l’hôtel de Police.
Le rassemblement risque donc de durer une bonne partie de la nuit puisque, d’après les informations obtenues par les personnes sur place, la libération ne devrait pas être possible avant demain matin.
Reprise du mouvement de contestation sur le campus lors de la réouverture
Après une fermeture administrative et une première intervention policière destinée à déloger les étudiants mobilisés contre la loi ORE le 25 Avril dernier, le Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy ré-ouvrait ses portes hier (03/05), sous la surveillance d’une quinzaine de vigiles issus de sociétés privées, afin de permettre aux étudiants de passer leurs partiels.
En parallèle de la tenue des examens, débutés à 9h du matin, une assemblée générale s’est donc tenue à midi, dans le calme, au sein du Campus, AG qui a ensuite laissé place à une courte occupation de la salle des professeurs.
Par la suite, une partie de ces étudiants contestataires ont tenté de récupérer par la force les locaux qu’ils occupaient auparavant, ces derniers dénonçant un « pillage » de ces salles et la disparition de « 40 ans d’archives » appartenant aux associations qui partageaient ces locaux avec eux.
Une fois ces locaux « récupérés » plusieurs de ces étudiants se sont donc rendus devant des amphithéâtres dans lesquels se déroulaient des examens afin de marquer une nouvelle fois leur opposition à la loi ORE en empêchant pacifiquement les examens de se dérouler.
C’est suite à ces actions que les forces de l’ordre ont dû intervenir, rappelant les paroles du président de l’UL, Pierre Mutzenhardt, qui assurait en avril dernier au micro de RCL qu’il prendrait toutes les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement des examens.