Le Cabaret Vert 2018 : 94 000 festivaliers pour le plus grand festival de la région (1/3)

 In Culture

Du 23 au 26 août s’est tenue la quatorzième édition du Cabaret Vert à Charleville-Mézières, dans les Ardennes. 94 000 festivaliers étaient présents pour assister à ce festival national qui allie musique, arts de rue, cinéma et bande dessinée. Retour sur l’événement.

Les nouveautés

Cette année, le festival a fait de nouveaux choix, avec notamment l’ouverture de deux nouvelles scènes :

  • Le Green Floor, scène 100 % électro où s’enchaînent des DJ jusqu’à plus de 2h du matin (voir article consacré à cette scène ici)
  • Razorback, scène rock/garage/punk située à proximité du bar Groin-Groin, qui était déjà présent auparavant et qui était un repaire de fan de punk/metal.

La scène des Illuminations a changé de design : celle-ci est désormais une scène couverte alors qu’elle était précédemment à ciel ouvert. Quant à Zanzibar, la grosse scène du festival, elle reste la même.

Le programme

JEUDI TECHNO

Le festival a ouvert ses portes à 17h le jeudi avec pour premier concert le Raspect Crew au Green Floor. Les festivités débutent paisiblement avec de la musique reggae, en étant posé dans l’herbe.

Détour aux Illuminations à 18h30 avec SWMRS où le ton monte d’un cran avec du rock bien déchaîné et qui s’avère être une découverte intéressante et à surveiller de près.

Mais le Cabaret Vert, ce n’est pas que de la musique : l’IDéal Cinéma nous proposait des films sur quatre jours, avec la diffusion de clips des artistes programmés de cette année pour débuter. Vous pouvez retrouver l’interview de Jérôme Descamps, programmateur de l’IDéal Cinéma, juste ici :

 

La soirée débute à 21h, avec Nothing But Thieves à Zanzibar. Le concert rock y va crescendo: plus la nuit tombe, plus la musique devient forte. Mais Darius oblige, direction le Green Floor à 21h45 pour un DJ set composé de ses titres phares tels que Hot Hands ou encore le remix de Never Gonna Give You Up, mais également d’autres titres d’autres artistes tels que l’une des nouveautés de Disclosure, Moonlight, sortie 3 jours plus tôt.

Mais c’est avec Helena Hauff que l’ambiance qui va perdurer jusqu’à la fin de la soirée s’instaure : de la techno qui devient de plus en plus acid au fil de son set.

Passage rapide entre deux pistes techno par Zanzibar où se produit DJ Snake. La voix de Justin Bieber sur Let me love you résonne, quelques secondes suffisent pour voir le succès du DJ:  la foule est en délire, remplie à perte de vue avec des milliers de mains en l’air.

Dillon Francis arrive après DJ Snake aux Illuminations, en concurrence directe avec Amelie Lens car cette dernière se produit en même temps au Green Floor. Cette dernière met par ailleurs une véritable ambiance de folie : la scène est pleine à craquer, les festivaliers hypnotisés par la techno puissante de la DJ. Même à proximité des caissons, ce n’est jamais trop, la seule chose qui importe est que la musique tambourinante ne cesse jamais. Un véritable club techno a pris place ce soir au Cabaret Vert, et c’est un franc succès.

VENDREDI ÉCLECTIQUE

14h : ouverture des portes avec toujours Raspect Crew derrière les platines pour ouvrir cette seconde journée. Dragonforce prend place ensuite à Zanzibar pour réjouir tous les fans de metal, réunis devant la scène, les mains levées avec les cornes du diable. Radical changement d’ambiance aux Illuminations où Ian Caulfield prend le micro, la guitare et le pad : aucun autre musicien n’est sur scène, l’instru de base est jouée par l’ordinateur tandis que le chanteur pose par-dessus sa voix, la guitare et les effets sonores du pad. Le jeune français nous offre également des titres aussi bien en français qu’en anglais. Il sera par ailleurs présent aux Nancy Jazz Pulsations le 10 octobre.

Mais à Zanzibar, pas d’accalmie avec Svinkels qui nous balance leur hip-hop/punk bien à eux, concert sans doute attendu par beaucoup de fans depuis leur retour sur la scène musicale. Une chose est sûre : l’énergie y était bien présente, toujours bien vivante.

Éloignement des concerts un instant : la conférence sur la place des femmes dans le rock et le hip-hop débute à l’IDéal. Après tout, beaucoup de choses sont en commun entre le rock, le hip-hop et l’électronique sur ce plan: une affirmation féminine parmi un milieu en majorité masculin, où beaucoup de femmes souhaitent être remarquées non pas grâce à leur physique mais grâce à ce qu’elles savent faire.

Et la soirée au Green Floor débute avec Jarami, autre artiste récurrent présent en masse sur la chaîne YouTube Majestic Casual et qui nous a offert un set avec beaucoup de titres issus de cette chaîne YouTube musicale. Un véritable bon moment où s’ajoutait à ça house et french touch (le duo suédois a en effet bien pensé à tout ! )

Le public est désormais bien échauffé, place au bordel avec Contrefaçon et son son acid/techno bien énervé et tellement puissant qu’on se demande si nos tympans ne vont pas finir par exploser et notre énergie par nous lâcher.

Pendant ce temps à Zanzibar, Suprême NTM remplit la scène à perte de vue, puis Damso enchaîne mais – grande surprise – des trous sont visibles par ci par là dans la foule. Mais les présents donnent tout dans ce concert.

SAMEDI FRANÇAIS

La journée débute par une balade aux Temps des Freaks : un tout autre univers s’ouvre aux festivaliers, remplis de sculptures dignes d’un film de Tim Burton : métalliques, biscornues, étranges. Des performances de rue contemporaines ont également lieu. Passage ensuite à l’IDéal où un disquaire de Charleville-Mézières est présent, avec des disques d’artistes présents cette année, qui ont joué aux anciennes éditions, qui ont failli jouer ainsi que des disques classés par styles musicaux (rap/hip-hop, funk, électronique ou encore rock par exemple).

17H20, direction les Illuminations pour le concert de Kikesa, rappeur originaire de Nancy : le concert est vif, le rappeur sait motiver la foule qui occupe tout l’espace. Grande surprise avec l’arrivée de Seb la Frite sur scène, YouTubeur qui a d’ailleurs participé à la visibilité du rappeur avec une vidéo lui étant consacrée. Nancy était présent ce soir dans les Ardennes, et plus en forme que jamais (le rappeur se produira d’ailleurs aux Nancy Jazz Pulsations le 12 octobre à l’Autre Canal, ainsi qu’Hamza).

19H et la soirée au Green Floor débute déjà avec Arnaud Rebotini derrière les platines pour un set de 1h30 purement electro : la nuit n’est pas encore tombée que l’ambiance est déjà là. Pour continuer dans la lignée des artistes français, Vladimir Cauchemar prend ensuite place et débute avec son très célèbre titre Aulos. Le set est efficace: il n’est même pas 22h que le Green Floor est déjà plein à craquer, avec du monde jusqu’aux lettres géantes Cabaret Vert situées une cinquantaine de mètres plus loin. The Nude Party a donc vu un public aux Illuminations moins rempli du fait de son horaire qui le mettait en concurrence directe avec le DJ du label Ed Banger Records. Mais à Razorback, l’espace du public était rempli pour assister au concert de Pogo Car Crash Control.

La soirée au Green Floor continue avec Derrick Carter qui nous met dans une ambiance house, permettant une petite accalmie après la tornade française qui venait de s’abattre ces trois heures précédentes. Aux Illuminations, la scène se remplit pour aller voir Hamza puis Moha La Squale. La soirée se finit avec la techno de Charlotte de Witte, qui n’est pas sans rappeler Amélie Lens qui jouait à cette même scène deux jours plus tôt.

DIMANCHE CHILL

On ne change pas les bonnes habitudes, le dimanche est la journée la plus calme du festival, celle où nous pouvons voir beaucoup d’enfants sur le site avec beaucoup d’ateliers leur étant consacrés, ou même l’IDéal Cinéma qui diffusait alors des films pour enfants, mais aussi la journée où les concerts sont plus posés, même si Freez – groupe originaire de Strasbourg – a pris place aux Illuminations pour un concert mêlant rock, électronique et rap.

Le Green Floor redevient Le Temps Des Cerises ce jour-ci, avec Raspect Crew puis Back In Time comme étant seuls artistes s’y produisant en ce dernier jour. Sur les autres scènes s’enchaînent Groundation , The Fat Badgers ou encore les Négresses Vertes, pour ne citer qu’eux. Ces trois groupes seront d’ailleurs présents aux Nancy Jazz Pulsations respectivement les 12, 13 et 17 octobre.

La journée touche à sa fin avec le concert de Feu! Chatterton, concert programmé deux jours plus tôt en remplacement de Stephan Eicher. Ce sera le dernier concert à Zanzibar, puis le festival se clôturera avec Curtis Harding aux Illuminations.

La quatorzième édition du Cabaret Vert s’achève, on attend déjà la programmation de l’année prochaine.

La singularité du festival

Là où se démarque le Cabaret Vert, c’est pour son attention portée au développement durable (plus d’infos ici), côté qui a encore été développé cette année, explications par Jean Perrissin, responsable développement durable.

 

Le festival est fondé par l’association Flap, association qui respecte la loi de 1901 à but non-lucratif avec pour but de dynamiser les Ardennes voire la Champagne-Ardenne, et qui continue de faire vivre le festival. auto-financé à 75%. L’association a pour but de respecter le côté local du festival, avec aucune volonté de céder à quelconque rachat, comme en témoigne Julien Sauvage, directeur du Cabaret Vert.

 

Cette édition aura au final attiré 94 000 festivaliers, soit 4 000 de moins que l’édition précédente, édition qui reste à ce jour celle ayant le plus attiré de l’histoire du festival.

La quinzième édition aura lieu du 22 au 25 août 2019.

Cette édition a été celle de nouveaux challenges, car le Cabaret Vert, c’est également un festival qui se réinvente constamment. Qu’en est-il de ce « revirement »i ?

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