Le Green Floor, le dancefloor géant en plein air du Cabaret Vert (3/3)

 In Culture

Cette année, le Cabaret Vert a décidé d’ouvrir une scène 100% musique électronique, le Green Floor, scène descendant de l’ancien Temps des Cerises. Entre techno, house et French Touch, les fans de musique électronique ont pu trouver leur bonheur lors de ces quatre jours.

Pas si nouvelle que ça

Située au bord de Meuse et au cœur des arbres, cette nouvelle scène dans un coin tranquille devenait hors de contrôle lors de la tombée de la nuit. Une petite scène, constituée de deux écrans: l’un derrière l’artiste et l’autre situé sur le seul instrument sur scène, à savoir la table de mixage, a vu passer des DJs plus ou moins connus qui ont su remplir tout l’espace laissé au public, voire même plus pour des artistes en particulier.

Pour la petite histoire, cette scène n’est pas totalement nouvelle. Auparavant, le festival était doté du Temps des Cerises, une petite scène en forme de serre où des DJs et collectifs jouaient dès le début de l’après-midi jusqu’à la fin de la journée, avec notamment Raspect Crew, Popcorn Party et Back In Time. Le Temps des Cerises s’est transformé en bar situé à proximité de son héritier: le Green Floor.

La grosse nouveauté du Green Floor, c’est cet agrandissement de la scène (capacité de 4 000 personnes) désormais à l’emplacement de l’ancien camping des bénévoles et la présence de DJs connus de manière internationale dans tous les styles musicaux électroniques.

Des grands noms aux platines

Premièrement, les trois collectifs de l’ancien Temps des Cerises étaient présents au Green Floor: en journée pour les deux premiers, et Back In Time pour clôturer le festival le dimanche. S’enchaînaient alors reggae avec Raspect Crew et drum ou dubstep par exemple avec Popcorn Party. De quoi échauffer les foules.

C’était particulièrement les trois premiers jours que le Green Floor se transformait en club géant en plein air.

Le jeudi, Darius ouvrait la soirée: les abonnés de la chaîne Majestic Casual doivent connaître ce nom qu’on retrouve huit fois sur cette chaîne. Darius peut être considéré comme l’un des pionniers de la French Touch 3.0: une French Touch chill, posée, notamment représentée par le label Roche Musique dont il fait partie. Pendant 1h30, le DJ français nous proposait ses titres, mais aussi de Kaytranada ou bien du Disclosure, en bref de la musique chill/house. Le lendemain, le duo suédois Jarami nous proposait un set dans la même veine, avec beaucoup de titres issus de cette chaîne YouTube musicale, chaîne où les deux DJs sont également assez récurrents. Le duo a même pensé à inclure des classiques de la French Touch tels que Intro de Alan Braxe, et rien que pour ça on ne peut que avoir aimé les accueillir.

Trois sets techno ont eu lieu, trois sets tenus par des femmes: Helena Hauff, Amelie Lens et Charlotte de Witte. Pas question pour elles de jouer de leur physique, les trois DJs sont là pour secouer le festival et nous offrent des sets respectivement acid techno, techno brut et techno où la musique tape, tape, tape encore et encore, où plus de 4 000 personnes se lâchent, se vident en tapant du poing, du bras, du pied, de la tête, tout en étant aveuglés par les jeux de lumière éblouissants – émanant des projecteurs et des écrans – de la scène. Le public est majoritairement masculin, mais en l’occurrence les rois de ces deux soirées sont des reines. L’ambiance est telle que l’on se croirait dans un club techno.

Autre concert agressif: Contrefaçon, un collectif français au style indéfinissable: techno, acid, darksynth, ambient, le groupe touche à tout, mais ce soir le groupe était là pour mettre le bordel, avec des basses à rendre sourd et des visuels issus de leurs clips (Contrefaçon est un groupe qui accorde déjà beaucoup d’importance à l’image avec des clips portant une réalisation très travaillée): impossible de ne pas finir fatigué à l’issue de leur set. Ce concert n’était pas sans rappeler celui de Justice de l’édition 2017 du Cabaret Vert, avec un public aussi déchaîné et une musique aussi violente. Ce groupe qui émerge petit à petit depuis 2017 est à suivre de très près: les paris sur ce groupe sont lancés.

Derrick Carter a apporté cette touche de throwback avec une house à l’ancienne, la house des années 80 issue de Chicago. Même trente ans après, la house continue de vivre et de plaire aux générations nouvelles. Une véritable légende était présente ce soir, avec un set qui a réuni des fans de house qui auront vu ce soir l’un des plus grands pionniers de la house music.

Evidemment, comment ne pas parler de Vladimir Cauchemar, connu avec son célèbre Aulos sorti sur le label Ed Banger Records. Du monde à perte de vue, le DJ anonyme qui se présente avec un crâne sur la tête faisait probablement partie des noms les plus attendus. En plus de son célèbre titre, le public a eu droit à un set assez varié avec des drops plutôt axés trap. Les titres joués étaient des remixs de titres existant déjà.

Cette même soirée, à savoir samedi, avait commencé à 19h avec Arnaud Rebotini qui a fait parler de lui ces derniers temps avec sa BO pour 120 battements par minute. Un set électrique d’electro house et de synthwave, parfois acid.

Chaque set avait sa propre particularité, ce qui a en plus pu prouver la diversité que regroupait en soi la musique électronique. En effet, cette scène a pu aussi bien satisfaire les passionnés de musique électronique que faire découvrir cet univers à ceux qui s’y intéressent.

Une affirmation de la culture de la musique électronique

Le Green Floor déroute d’une véritable volonté d’affirmer la culture de la musique électronique selon Christian Allex, directeur artistique du festival.

 

Julien Sauvage – directeur du Cabaret Vert – explique par ailleurs pourquoi ne pas avoir mis les têtes d’affiche électro au Green Floor tout en développant sur le statut de cette scène qui se veut comme « une boîte de nuit en plein air ».

 

Il évoque également l’avenir de cette scène, qui demeurera probablement l’année prochaine en cause de son succès qui dépasse tout.

 

La musique électronique est devenue une part du festival avec le développement de cette scène, une sorte de « festival dans le festival » consacré à ce style de musique. Son bilan est plus que positif, peut-être aurions-nous l’agrandissement de cette scène l’année prochaine ?

Pour ceux qui souhaiteraient (re)découvrir les artistes de cette scène, une playlist Spotify est disponible juste ici (précision: Raving George est l’ancien alias de Charlotte de Witte):

Et surtout retrouvez la saison 2 de Electronic Feel courant septembre, votre émission sur Radio Campus Lorraine consacrée à la musique électronique.

 

Crédits de la photographie: Fanny Buisson-Poisson

Auteur : Valentine Lagrange

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