Le Genepi ne peut plus entrer … en prison !

 In Actus

L’association étudiante qui vient en aide aux personnes incarcérées, ne peut plus entrer dans les prisons françaises. Une subvention de 50 000 euros vient aussi de lui être supprimée. En cause : des ateliers en baisse et des prises de position qui ne plaisent pas à l’administration pénitentiaire. Une décision qui pourrait mettre à mort le Genepi.

Depuis 42 ans, le Genepi milite pour les droits des personnes détenues. Des bénévoles étudiants animent des ateliers pour décloisonner les prisons et limiter l’enfermement des personnes emprisonnées. Mais depuis plusieurs années, la relation avec l’ex-Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Genepi) et les centres pénitentiaires s’est fortement dégradée.

52 000 euros en moins

La DAP (Direction de l’administration pénitentiaire) avait déjà décidé de réduire sa contribution en 2017. Mais elle avait été rétablie. Cette fois-ci, Nicole Belloubet a décidé de franchir le pas. Elle a pointé la baisse du nombre d’heures d’enseignement en détention. « Il est passé de 12 000 à 5 000 heures en quelques années, 2 ou 3 ans ». La convention qui permettait aux bénévoles genepistes d’entrer en prison n’a pas été renouvelée. Certaines prisons, comme celle de Fresnes, ont déjà arrêté leurs ateliers Genepi. Privée de l’aide financière de l’État, le Genepi pourrait cesser d’exister. L’association compte quatre salariés, une quinzaine d’étudiants en service civique et quelque 800 bénévoles pour 70 000 personnes en détention.

Des prises de position controversées contre la prison

Officiellement, la subvention et la convention ont été supprimées à cause de la baisse d’ateliers. Interviewé par téléphone, Bastien Fedou, administrateur du Genepi de la région Est a pointé des prises de position qui ne plairaient pas à tout le monde. La décision est avant tout politique pour le genepiste. L’administration pénitentiaire n’aurait pas apprécié des communiqués comme « L’État enferme, la prison assassine ». Le Genepi remet en cause l’emprisonnement et demande d’autres solutions pour les personnes en prise avec la justice. Sur les réseaux sociaux, l’association a aussi lancé le hashtag #LaPrisonSeFerme. Depuis le début de l’année, au moins 15 personnes détenues à Fleury-Mérogis sont mortes. En novembre, 3 personnes ont été retrouvées morts dans leur cellule. Le Genepi met en avant les conditions de vie inacceptables dans les prisons, qui poussent certains au suicide. Des morts qui auraient pu être évitées en évitant la détention. À Nancy, le Genepi intervient au Centre Pénitentiaire de Maxéville. Deux ateliers ont été mis en place. D’autres ont été refusés par l’administration pénitentiaire.

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