Des polaires aux plus démunis de Nancy et Epinal
La polaire ‘Mendes », c’est le projet porté par deux étudiantes, et deux sociétés. Du tissu inutile qui allait être détruit, recyclé pour des polaires techniques. Et interview d’Igor Fosseux, gérant de la société 4F.
« Des polaires adaptées » de distribuées pour les sans-abris
Ils subissent le grand froid, le vent, le manque de reconnaissance, le désintérêt et l’indifférence, les sans-abris de Nancy et Epinal ont pu recevoir des polaires. Des polaires conçues et adaptées à leur quotidien, développées par deux étudiantes de l’Université de Lorraine en Licence professionnelle, dans le cadre de leur fin d’études. Avec, comme travail en amont, des entretiens avec des sans-abris de Lorraine et de Paris pour répondre à des besoins concrets. La spécificité de ces polaires, outre leur chaleur, réside dans leur ergonomie : des poches bien situées, une capuche qui peut se serrer, des manches plus longues pour un résultat façon mitaines, un « panneau » dépliable au dos pour permettre de s’asseoir sur un tissu imperméable, isolant. De quoi se protéger de l’humidité en position assise. Et puis, une grande poche en travers du dos, inspirée de l’espace sous la capuche d’un sac à dos de randonnée afin d’y glisser tapis, tissus, couverture ou autres effets personnels… C’est la société Bragard à Epinal, cliente de la société 4F, qui s’est chargée de confectionner ces polaires, à partir des tissus de cette dernière. D’autres partenaires ont permis de réaliser ce projet : Butonia-Kahage, YKK, fb, satab, Tricotage des Vosges, GDS Group et socosprint. Et enfin Décathlon, sur Epinal. Près de 152 polaires ont été distribuées en tout. Notamment par le Samu social, foyer nancéen. Dans ce même élan, la marque Bleuforêt, des Vosges, a fait don de paires de chaussettes.
Cette polaire appelée « Mendes » a été distribuée avec une notice, que voici :
« Pas un business »
Une entreprise qui s’engage et donne gratuitement, sans rien en retour. C’est assez rare. Très rare. Tout de suite, on pense aux gestes intéressés : coup de communication pour redorer l’image d’une entreprise. D’autant qu’ici, par cet engagement local, social et environnement sont les piliers visés. Et pourtant, dire que ce n’est pas le cas à 100% est difficile à dire et rien ne peut le prouver, mais cela n’enlève en rien l’idée et le geste qui l’accompagne. Toute bonne idée a besoin d’avoir les moyens de la concrétiser. Et cette idée, émanant d’Igor Fosseux, le dirigeant de la société 4F, a rassemblé 41 personnes. Autres chiffres : 554 heures de travail, 91,63 kilomètres de fournitures et enfin, 365 mètres de matières. « Pas un business« , « on peut aussi être utile sans faire du commerce » « pas de clients potentiels« , « du sens« , ce sont les mots de ce dernier, le choix de ces entreprises. Toutefois, engagement ponctuel ou pérenne? Plus vaste pour couvrir plus de terrain? Monsieur Fosseux, affirme être plutôt enclin à continuer sur cette voie.
Le dirigeant de l’entreprise 4F dit espérer que ce geste pourrait insuffler le même genre d’idées dans les esprits d’autres entrepreneurs, qui ont les moyens adéquats. L’occasion de ne rien gaspiller et faire quelque chose d’utile pour la société. Chose que le gouvernement n’accomplit pas pour les personnes sans-abris. Car objectivement, ils sont encore dans les rues.
Déjà de bonnes retombées
Un projet humain qui plait, des polaires qui tiennent chaud, des produits gratuits, disponibles dans certains centres. Et surtout: des produits neufs. Ce qui change de l’ordinaire: pas de vêtements usagés et donnés, mais des produits faits spécialement pour eux. Evidemment, cela reste une façon de « mieux survivre » dehors en cette période hivernale. Cela ne résout rien. Mais on peut se consoler en se disant que c’est déjà ça, et en espérant que les choses n’en resteront pas là. Car le but, est tout de même que chacun puisse avoir un toit et jouir de sa dignité, à laquelle nous avons tous droit
Retrouvez ci-dessous l’interview d’Igor Fosseux, gérant de l’entreprise 4F :
Et redécouvrez ou découvriez le podcast de l’émission Stud’actu du 28/01 en cliquant sur ce lien.