Abstention jeune, des solutions?

 In Politique et Société

Les élections présidentielles approchent à grands pas. Et certains en ont peut-être déjà marre de réfléchir pour qui voter. Trop d’informations, complexité de l’actualité. L’abstention peut se comprendre et on en discute.

L’abstention chez les jeunes

Selon les sondages, l’abstention est un phénomène qui se durcit chez les jeunes.

Les plus gros chiffres sont durant les élections régionales et départementales.
Selon une étude de l’IPSOS, 87 % des 18/24 ans, ne se déplacent pas aux urnes (chiffre enregistré au premier tour). Le pourcentage est de 83 % chez les 25/34 ans.

Pour la plupart des étudiants d’aujourd’hui, c’est la première fois qu’ils voteront aux présidentielles.
Envahit par une frustration du quinquennat passer le fait de devoir voter pour le/la « moins pire » freine l’envie de se rendre aux urnes.
Trois Français sur dix prévoient de s’abstenir en avril selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting. 69,5% des inscrits disent qu’ils vont voter. 15 points de moins qu’en 2017.

Des sociologues étudient la question du vote, notamment chez les jeunes.
Vincent Tiberj parle d’un phénomène de « citoyens distants » notamment dans la génération post-baby boom. L’éducation de cette génération est, selon lui, plus inciter à se méfier et à s’éloigner de la politique.

La mentalité à changé. À l’époque, ne pas voter était un acte de mauvaise citoyenneté. Aujourd’hui, la citoyenneté s’exprime de différentes manières: manifestations, signature de pétitions, engagement associatif, militantisme personnel. Il y a plein d’autres manières de s’exprimer dans la sphère politique.

De plus, des événements un peu plus « internes » comme la Convention Citoyenne pour le Climat, donnent le goût de l’engagement aux plus jeune.

En sociologie et en politique, la question de l’abstention est au cœur des réflexions.
Plusieurs solutions peuvent alors se présenter, comme donner accès aux votes à partir de 16 ans.

Cette proposition est au programme de plusieurs candidats à la présidence comme : Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (FI). Leur but ? Donner une importance politique à la jeunesse.
En effet, si les jeunes ne votent pas, le score final risque de négliger cette jeunesse.

Faciliter l’inscription aux listes est aussi une proposition.
Car selon un sondage IFOP, réalisé en 2020 durant les municipales, la raison principale de l’abstention était qu’ils ne pouvaient pas voter dans la ville d’origine (déménagement, étude, travail).

Une autre raison majeure, les jeunes ne se sentent pas assez concernés par la politique.
On ne s’adresserait pas assez à eux.
Mais Internet, au cœur de nos vies, change petit à petit la donne. Avec des créateurs de contenus comme Hugo Décrypte, qui parle d’actualité quotidiennement avec des mots simples mais précis.
Ou encore avec la nouvelle application Elyze, qui offre une vue d’ensemble sur les programmes des candidats de manière ludique.

Le vote obligatoire, une solution ?

Il existe 22 pays, où voter est obligatoire.
Le vote est inscrit dans leurs lois, ce qui signifie que des sanctions peuvent être appliquées si celle-ci n’est pas respectée.

En Australie par exemple, l’absentéisme est sanctionné d’une amende d’environ 50 dollars.
Tous les pays ne sanctionnent pas l’absentéisme, comme la Bolivie.

En l’occurrence, nos voisins belges ont le vote obligatoire depuis 1893. Pour permettre au peuple de voter quelle que soit leur classe sociale.
La sentence est plus sévère là-bas. Si un électeur ne se présente pas aux urnes, il peut se voir infliger une amende de 40 à 80 €. 200 € en cas de récidive.
Si l’électeur ne se présente pas à quatre reprises, pendant 15 ans, celui-ci sera rayé des listes électorales pendant 10 ans.

En France, le vote est un droit, non une obligation. Un droit dont on peut jouir mais, on peut choisir de ne pas l’exercer.
Sur les cartes électorales on peut lire « Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ».

Mais l’abstention bat des records depuis 1969 avec 25,4% lors du deuxième tour des élections présidentielles en 2017

Pourquoi être pour le vote obligatoire en France ?


Jean-Luc Mélenchon (FI) envisage un vote obligatoire et la reconnaissance du vote blanc comme suffrage exprimé.
Le vote obligatoire serait un moyen de lutte contre l’abstention.
Il permettrait de faire comptabiliser le vote blanc, afin qu’il devienne une vraie balance politique.
Le vote obligatoire forcerait les citoyens à se pencher sur la politique. Cela s’inscrit dans la lutte contre l’absentéisme.
Et enfin, permettre à des partis politiques plus minoritaires de faire entendre leur voix, grâce à l’augmentation des votes.

Il y a néanmoins beaucoup d’éléments contre.

Le vote obligatoire serait la suppression d’un droit d’expression pour les citoyens et renforcerait la culpabilité pour ceux, qui ne veulent pas voter.
Obliger la population à connaître à la politique peut être contre-productif. Le vote s’adresserait aux plus gros partis qui sont le plus médiatisé.
Cette mesure pourrait biaiser encore plus l’issus du scrutin, avec une augmentation des votes blancs ou nuls.
Une étude de l’institut Jaurès publié le 24 novembre 2021, affirme que la mesure favoriserait la gauche car : « Les électeurs de droite sont bien plus mobilisés à l’heure actuelle que ne le sont les électeurs de gauche ». Il y aurait donc plus d’abstentionnistes à gauche qu’à droite.

Que pensent les étudiants du vote obligatoire ?

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