Le réseau éducation sans frontières manifeste contre la situation des sans-papiers en Meurthe-et-Moselle
Le réseau éducation sans frontières manifeste demain à Nancy pour dénoncer la situation des jeunes sans-papiers en Meurthe-et-Moselle.
Le pôle Meurthe-et-Mosellan du réseau éducation sans frontières, un collectif d’associations visant à lutter contre la précarité des enfants de familles en situation irrégulière en France, a annoncé jeudi 16 mars qu’elle manifesterait ce samedi à Nancy pour dénoncer la situation des jeunes sans-papiers dans le département. Joël Loparelli, le responsable du réseau à Nancy, dénonce une politique d’État « irresponsable ».
Selon le réseau, 45 familles sont actuellement en situation irrégulière en Meurthe-et-Moselle. Il dénonce également le manque de clémence du département ainsi que le manque d’aide aux structures (collectifs et associations) qui prennent bénévolement le relais pour pallier aux lacunes de l’État afin d’offrir une aide à ces jeunes en situation précaire. Pour Joël Loparelli, la plupart de ces familles n’ont d’autres choix que de travailler de manière illégale pour subvenir à leurs besoins.
Radio Campus Lorraine a pu s’entretenir avec trois migrants présents dans le département. Leurs trois familles ont reçu une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). L’un d’entre eux Grigor*, originaire d’Arménie où il était sportif de haut niveau, affirme sa volonté d’intégration en France et regrette de ne pas pouvoir obtenir de licence de boxe tant que sa situation n’a pas été régularisée.
Si l’Arménie n’est pas considérée comme une zone de conflit et qu’il est donc difficile pour ses citoyens d’obtenir le droit d’asile en France, Grigor explique que le retour au pays pourrait néanmoins lui poser un certains nombres de problèmes.
Il est interdit en France d’expulser les sans-papiers lorsqu’ils sont mineurs. On les appelle les MNA (Mineurs Non Accompagnés) et c’est d’eux que le réseau éducation sans frontières s’occupe tout particulièrement. Tant qu’ils sont mineurs ils sont accueillis dans des foyers de l’armée du salut ou encore de l’association Carrefour en Moselle (avec qui Radio Campus Lorraine a conclu un partenariat). Mais, comme l’explique Joël Loparelli, une fois la majorité atteinte, l’aide s’arrête aussitôt, les jeunes sont alors souvent expulsés, mettant alors fin à tous les projets d’avenir qu’ils avaient amorcé pendant leur accompagnement.
Une fois la majorité atteinte, ces jeunes ne peuvent plus être accueillis dans des foyers. Leur dernier salut se trouve alors auprès de citoyens comme Monique*. Elle a choisi d’héberger un jeune malien chez elle en attendant qu’il puisse faire appel de ses décisions administratives, et ce quitte à se mettre hors-la-loi.
La manifestation du réseau éducation sans frontières aura lieu ce samedi sur la place Stanislas à Nancy à 15H
*pour des raisons d’anonymat et de sécurité, les prénoms ont été modifiés.
Propos recueillis par Tom Braun et Mohamed Abdellaoui