« J’ai du mal à me dire que cette programmation a été controversée » Julien Sauvage, directeur du Cabaret Vert (2/3)

 In Culture

Lors de l’annonce de la programmation en février dernier, de nombreuses réactions aussi bien positives que négatives ont eu lieu: tandis que certains affirmaient que cette programmation était la meilleure que le festival n’ait jamais proposé, d’autres s’opposaient en clamant que c’était la pire. Qu’en est-il réellement des différences de cette édition ?

L’évolution du festival

Lors de sa première édition en 2005, le Cabaret Vert qui avait déjà réuni 10 000 spectateurs nous proposait une programmation axée sur le rock, le metal et le reggae. Lors des années suivantes, d’autres styles musicaux tels que le hip-hop ou encore l’électronique arrivent timidement mais sûrement. Les artistes programmés n’étaient pas de ceux que nous entendons à la radio ou dans le top 50, cela restait une programmation assez modeste, avec depuis toujours cette part d’artistes régionaux.

L’édition de 2012 marque un tournant du festival : on retrouve en tête d’affiche Skrillex, Orelsan, C2C, Birdy Nam Nam ou encore Manu Chao pour ne citer qu’eux. Depuis, à chaque édition sa tête d’affiche rock, electro, rap et indé. Plus le festival grandissait, plus les noms (inter)nationalement connus devenaient nombreux.

Ces dernières années, on pouvait observer la présence un peu plus dominante d’un style en particulier (l’électronique en 2014 et en 2017, le rock en 2016 et l’indé en 2015), et cette année, c’est le rap qui prime. Cette dominance n’est pas due tant que ça au nombre de noms correspondant à un style donné, mais à leur popularité.

A ce jour, l’édition de 2017 qui avait en tête d’affiche Justice, Cypress Hill, Flume, Korn, London Grammar ou encore Franz Ferdinand reste la plus efficace: 98 000 festivaliers étaient présents, bien que cette année ne fut pas la plus rock de l’histoire du festival. Le succès de cette année peut s’expliquer par le statut culte de ces artistes qui peuvent être une véritable référence pour beaucoup de mélomanes, ainsi que de l’éclectisme proposé par cette tête d’affiche: électronique, hip-hop, métal, indé ou encore rock, bien que la suite de la programmation affichait beaucoup de noms connus électroniques (Petit Biscuit, Carpenter Brut, Soulwax, Panda Dub ou bien The Blaze), mais peu de rap et toujours sa part rock.

Le pari risqué de 2018

Pour cette année, nous retrouvions en tête d’affiche Damso, DJ Snake, Booba, Suprême NTM ou encore Phoenix. Cette tête d’affiche étant très axée sur le rap, des réactions sur les réseaux sociaux ont été parfois violentes avec des habitués clamant ne pas vouloir se rendre à l’édition de cette année. Julien Sauvage, directeur du festival, comprend leur déstabilisation, mais ne dirait pas que cette programmation avec un but d’internationalisation a été tant controversée que ça.

 

Pour lui, le festival n’a pas changé, le Cabaret Vert reste fidèle à lui-même.

 

On pourrait alors être amené à penser que cette tête d’affiche a rajeuni la moyenne d’âge du festival. Cette affirmation est vraie, mais uniquement pour le jeudi soir, journée la plus jeune de l’histoire du festival. Sur les quatre jours du festival, l’âge moyen a même augmenté de deux ans par rapport à l’année précédente.

 

Quant aux festivaliers, les réactions sont multiples: une préférences pour d’autres éditions, une attirance pour les noms rap ou encore un regret par rapport à la base rock du festival. Puis au final, la programmation n’est pas la raison numéro un de la présence au festival: l’ambiance, la convivialité et le fait d’y profiter entre proches y est aussi pour beaucoup.

 

Les 4 000 personnes de moins pourraient s’expliquer avec l’annulation de Booba, car le record de ventes avait été battu. Booba a d’ailleurs été remplacé par Shaka Ponk. Christian Allex – directeur artistique du festival – explique par ailleurs cette annulation et pourquoi ne pas avoir remplacé Booba par un autre rappeur.

 

Outre la programmation, l’un des plus gros défis de cette année est sans conteste le Green Floor, descendant du Temps des Cerises. Car même si le rap a beaucoup fait parler de lui, c’est surtout la musique électronique qui s’est affirmée cette année.

Crédit photo: A. THOME

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