Le DU d’homéopathie suspendu à la fac de Lille
Alors que depuis la mi-mars, le débat fait coulé beaucoup d’ancre entre médecins pro et anti-homéopathie. La faculté de médecine de Lille a décidé de suspendre son diplôme universitaire d’homéopathie, dans l’attente de la décision de la Haute Autorité de Santé en février 2019.
« La faculté de médecine de Lille décide de suspendre son diplôme d’université d’homéopathie pour l’année universitaire débutante dans l’attente de la position de la HAS et d’échanges nationaux sur l’encadrement de cette pratique et de son enseignement« , voici ce que l’on pouvait lire ce dimanche sur le compte twitter de la faculté de médecine de Lille.
La Faculté de Médecine de Lille décide de suspendre son Diplôme d’Université d’homéopathie pour l’année universitaire débutante dans l’attente de la position de la H.A.S. et d’échanges nationaux sur l’encadrement de cette pratique et de son enseignement.
— medecine_Ulille (@medecine_Ulille) 31 août 2018
Invité au micro de Europe 1, le doyen de la faculté de médecine de Lille Didier GOSSET, justifie cette décision.
« On sait que ce qui est efficace dans l’homéopathie, c’est l’effet Placebo. L’homéopathie n’a pas d’effets propres. Elle est présentée abusivement comme efficace. Il y a quelques études rares, peu solides, sur de petites populations. L’idée, en mettant fin à cet enseignement, c’est d’affirmer que nous n’enseignons que des éléments scientifiques. Il poursuit en disant « Ce sont des diplômes qui ont été mis en place dans les années 80. Depuis, les connaissances scientifiques ont évolué. Mais celles sur l’homéopathie n’ont pas évolué. C’est une doctrine qui est resté en marge du mouvement scientifique« .
Cette décision a tout de suite été salué par le Conseil National des Généralistes Enseignants (CNGE). Le conseil a tenu à montré son soutien au doyen de l’université de Lille, en incitant sur son compte twitter les autres facultés à suivre le même chemin.
Le CNGE salue la décision du Doyen Didier Gosset de suspendre le DU d’homéopathie au sein de la faculté de Lille. Il appelle les autres facultés à suivre le même chemin https://t.co/JE6bQycaB2
— CNGE (@CNGE_France) 31 août 2018
La CNGE va encore plus loin, en saisissant la conférence des doyens de médecine pour la suspension des DU d’homéopathie, dans toutes les facultés en France.
Vincent Renard @RenardVincent5 « Le CNGE a saisi ce jour la Conférence des Doyens de médecine @doyensmed pour demander la suspension des DU d’homéopathie dans toutes les facultés de France »
— CNGE (@CNGE_France) 1 septembre 2018
« Une chasse aux sorcière contre l’homéopathie »
Pour les adeptes de cette pratique s’en est de trop. En effet, la décision est assez difficile à passer chez les médecins en homoépathie qui se sont retrouvés sur le fait accompli. Ils dénoncent dans un communiqué un esprit de « chasse aux sorcières » qui se ligue contre « une médecine intégrative et réconciliée ».
Suspension des cours d’homéopathie Lille : une « chasse aux sorcières » qui tourne le dos à la pratique d’une médecine intégrative et réconciliée https://t.co/Rh9DKxeAwp
— Syndicat_homéo (@medecins_homeo) 2 septembre 2018
Retour sur ce débat qui a réssurgi mi-mars
Le débat sur l’utilité de cette médecine dite »alternative » a réssurgi en France depuis la publication mi-mars, d’une tribune signé par près de 124 praticiens dans le Figaro Vox. Dans cette tribune, les médecins particiens s’opposent à cette pratique et réclament l’arrêt de sa prise partielle par l’assurance maladie. Selon eux, les médecines alternatives, dont l’homéopathie, seraient pratiquées « par des charlatans en tout genre qui recherchent la caution morale du titre de médecin pour faire la promotion de fausses thérapies à l’éfficacité illusoire ».
[Communiqué de presse] A propos de la pratique médicale de l’homéopathie ➡ https://t.co/kMKsSf9V4a pic.twitter.com/VWmDi6HKXU
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) 22 mars 2018
Les anti-homéopathies proposaient d’interdire aux médecins adeptes de ces pratiques de se montrer sous leur vrai jour et de faire cesser la reconnaissance de certains diplômes.
Les homéopathes portent plainte
Pour répondre à ces attaques, les médecins homéopathe ont déposé des plaintes devant l’ordre des médecins contre les signataires de la tribune. Ils estiment qu’il y a »non-conformité, non-respect du code de déontologie, étant donné qu’ils ne veulent plus reconnaître notre titre de médecins ».
La décision de la haute autorité de santé attendu courant février, permettra de mettre fin à ce débat pour le moins houleux.
