Laurent Hénart et transition écologique : qu’est-ce que ça donne?
C’était le 29 janvier, le maire de Nancy, Laurent Hénart rebondissait en studio sur le plan d’actions annoncé la veille, le 28 janvier. Laurent Hénart, Pierre Mutzenhart, président de l’Université de Lorraine, et la métropole : les 3 partenaires dans le projet « transition écologique ».
La transition écologique avait déjà été entamée en 2018. Ce 29 janvier 2019 dernier marque la continuité de ce projet. Au programme : 30 objectifs pour 2030 dont la neutralité carbone, et 90 actions sur cette première phase, à réaliser pour 2021. Un projet qui s’inscrit sur une longue période, une décennie, pour plus de faisabilité, « pour avoir une action efficace » justifie Laurent Hénart. Ces dix prochaines années seront ponctuées par plusieurs autres phases qui s’élèvent au chiffre de 3 pour définir les prochaines actions.
L’Université de Lorraine pèse beaucoup dans ce projet en tant que partenaire, et source d’expertise. Le maire de Nancy la qualifie de « matière grise à mettre à disposition » pour des chercheurs sollicités et des analyses conduites dans le cadre de ce projet.
Une participation citoyenne prise en compte?
Depuis 2018, des idées sont débattues au travers de réunions, d’ateliers, de forum, et d’un Comité d’Orientation composé d’entreprises, d’universitaires, et d’élus, associations de la ville. D’autres se sont concentrées sur une plateforme ouverte aux citoyens, « Osons! » , en place depuis l’année dernière. Parmi les 300 propositions recensées et postées sur le site, seulement quelques unes ont été prises en compte dans le projet : « 30 propositions viennent directement des habitants« .
La priorité 2019 : où vont aller les 15 millions d’euros de budget ?
Parmi tous les thèmes en réflexion, on comptabilise : énergie, éco-mobilité, biodiversité, urbanisme, transition alimentaire, gestion des déchets et fiscalité. Sur la première tranche 2019-2020-2021, la priorité est donnée, avec un budget de 15 millions d’euros, à : la rénovation de bâtiments publics ; un volet biodiversité avec la plantation d’arbres, la préservation ou l’implantation de « lieux-ressources » ; et aux mobilités pour du « 100% électrique« , des « chargeurs électriques dans tous les parkings » à l’appui. Si tout commence par les bâtiments municipaux, c’est parce qu’ « il faut que le public montre qu’il est exemplaire », surtout aux yeux des entreprises.
Piétons ou voitures : un choix s’impose.
Des zones piétonnes à l’horizon 2030, plus précisément dans les objectifs de 2022-2023-2024, oui. Air respirable et espace garantis. Mais question : quel est le devenir des voitures, qui déjà peinent à trouver place à leurs quatre-roues ?
Rémi, membre de l’équipe, est parti recueillir quelques réactions d’automobilistes. Laurent Hénart, a réagi ensuite à cet extrait, que l’on pourrait intitulé : « les automobilistes en colère » :
« Plus de place pour les vélos et piétons« , c’est ce que répond Laurent Hénart en rappelant que « la logique est d’avoir moins de stationnements« . Ah, et puis non, il y a de la place : il y aurait 8000 places en tout de parking sur Nancy, tous les parkings confondus, places payantes ou gratuites confondues, et « ces 8000 places ne sont pas pleines« .
Il rappelle le développement de « parcs relais » : « l’idée est de favoriser leur [les voitures] occupation maximale« . L’idée : garer sa voiture dans ce parc, la laisser toute la journée, ou la délaisser au profit de transports en commun à proximité. Il y en aurait quatre tout le long d’une nouvelle ligne de tram.
Un « tram train », mobilité et transports
Et niveau transport en commun : Laurent Hénart parle d’un « tram train« , spécimen d’un genre hybride qui pourrait bientôt voir le jour : mi- tram, mi-TER, « tantôt routier, tantôt ferré« . C’est l’engagement de Keolis à qui appartient dorénavant le réseau Stan : renouveler les principales lignes de tram. Un « service continu de nuit » sera testé à la rentrée prochaine. Une nouvelle ligne de tram qui irait plus loin vers Essey-Lès-Nancy, plus loin vers Roberval, une autre, longera la Meurthe et qui aura « vocation à se connecter à Pompey« . Une nouvelle ligne de tram qui aurait « 7 voitures », et permettrait le transport d’un plus grand nombre de personnes. Point positif : Des travaux de zones piétonnes qui se réaliseront en même temps que ceux du renouvellement du tram. Un projet tram qui s’étalerait sur une période de 10 à 12 ans et avec pour budget : 400 millions d’euros.
Enfin, « tous les bus seraient électriques ».
La gratuité? Pas pour tout de suite…
Et la gratuité des places de parking ou des transports en commun? Sachant que le discours pour le nombre de places en centre-ville se nuance peu à peu : « pas assez de places dans le centre-ville pour toutes les voitures« . La gratuité ne serait pas envisageable, car cela finirait pas contenter trop d’automobilistes qui nombreux, finiraient par congestionner le centre. Laurent Hénart affirme que « quand le stationnement est gratuit, la voiture ne bouge pas, parfois une semaine complète« . Et cette congestion ne serait pas bonne pour le commerce et les touristes, cela ferait « dépérir les commerces« , « il n’y aurait plus de place pour les clients« . Outre cet argument, la gratuité a un prix, « et mettre de l’argent sur la gratuité… Les deux ça me paraît compliqué« . Pour résumer, la transition écologique ne compte pas parmi ses mesures la gratuité pour la mobilité citoyenne. Question de budget : « aujourd’hui dire que le transport en commun est gratuit, c’est trouver 20 millions d’euros »
Cependant, le maire ne paraît pas totalement fermé à cette éventualité : « la question de la gratuité je pense il faut l’ouvrir », « je pense que c’est quelque chose qu’il faut discuter » . Une chose à retenir : pas pour tout de suite.
Plus de poids avec cette potentielle fusion de communes évoquée l’année dernière? Il répond en disant que ce n’est pas une question de poids, « l’idée de fusionner les communes, ce n’est pas une idée de pouvoir mais une idée de moyen ». Afin de mieux répondre aux attentes. Une révision de la structure afin de ne surtout pas passer par la case augmentation des impôts, qui selon lui, au vu du contexte, n’est pas envisageable. Cette démarche, ce serait « plus de moyens pour la proximité« .
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