« Te Salue » survole la finale du Concours National de Théâtre CROUS
Ce vendredi 24 mai se tenait à Nancy la finale du 8e concours national de théâtre des CROUS, hier et aujourd’hui les quatre troupes finalistes ont joué leurs propositions au théâtre Mon Désert et dans la salle Déléage du campus lettres, et attendaient la délibération du jury dans la cafétéria de la fac, ou nous avons pu capturer quelques impressions…
Envolés ! par « Te salue »
Vainqueurs (spoilers) du concours, les parisiens de « Te salue » ont conquis public et jurys avec leur concept original qu’ils ont mené jusqu’au bout. Envolés ! part d’un postulat très simple : la salle s’est envolée. Physiquement. La salle de théatre où les acteurs devaient interprèter « Mademoiselle bonsoir » de Boris Vian à décidé de pousser des ailes et de s’envoler vers le firmament. Mille et une questions émergent, qui seront familières à quiconque a travaillé sur un évènement : est-ce qu’on continue la représentation ? comment gèrer la sécurité ? est-ce qu’on dit au gens que le théâtre s’envole ? et si quelqu’un tombe ?
Entre palimpseste postmoderne et manifeste des intermittents du spectacle, Envolés ! renverse les codes du genre, et au passage le palmarès.
Récréation, par Les Abîmes
La proposition la plus décalée par rapport à la discipline théâtrale, combinant danse et autres expressions corporelles, Récréation réussit son exercice de genre haut la main. La joyeuse troupe de toulousains -et c’est peu dire pour décrire la compagnie des Abîmes- qui beuglent des chansons paillairdes, s’invectivent d’un bout à l’autre de la cafet’, dansent et font danser, la quinzaine de troubadours s’entassent tant bien que mal devant nos deux micros et déballent leurs anecdotes. Derrière les bonds et cabrioles toutefois, un message moins jovial. Les acteurs interprêtent des enfants dans la cour de récréation éponyme, et leurs rapports de force, entre les enfants populaires, les caïds et leurs suiveurs, les timides à l’écart, les amis par interêt, le tout autour de la thématique du harcèlement scolaire.
Loin de se vouloir moralisatrice la pièce est, selon les propos du jeune metteur en scène, un manifeste ou tous peuvent se retrouver, et un moyen de donner un voix a ceux qui en sont privés.
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La cantatrice chauve, par Incarnation
Un nom très familier des théâtreux, le classique de Ionesco a connu maintes et maintes mises en scènes depuis sa première représentation en 1950 jusqu’a cette dernière au théâtre Mon Desert. C’est donc un pari risqué qu’ont tenté les aix-marseillais de Incarnation, formée justement pour le concours, un risque qui a payé dans le départage entre eux et les amiennois pour la 3e place. Ionesco est intrigué par les dialogues surréalistes de la méthode Assimil (les fameux « bryan iz in the kitcheun »), et décide d’écrire une pièce dans ce genre qui n’existait jusqu’alors qu’entre son esprit taquin et les pages des manuels d’anglais. Un comédien fourche de la langue et prononce « institutrice blonde » « cantatrice chauve », un titre sorti de nulle part pour une pièce née ex-nihilo des jeux de langage des pataphysiciens.
Quand des comédiens s’essaient à l’absurde, le resultat peut être agréablement surprenant.
La neige est de plus en plus noire au Groenland, par la Compagnie d’Amiens
Malgré ce que suggèrerait le titre, cette pièce de théâtre contemporain est l’oeuvre d’un français, Yann Verburgh. Pourtant le cynisme et l’humour par l’absurde typiquement scandinaves sont bien présents dans cette pièce où l’obsolescence programmée est mise en parallèle avec le traitement des personnes en fin de vie. Carole, ingénue ingénieure qu’on réprimande parcequ’elle fait trop bien son boulot : ses machines sont trop performantes et durables, elles ne poussent pas à la consommation compulsive. « On » c’est des écrans ou des technocrates anonymes invectivent Carole, une prouesse technique hautement instable à base de macbooks et d’orgies de câbles HDMI qui a peut-être coûté la 3e place au collectif amiennois.
Pamphlet anticonsumériste, limite décroissant, LNEDPEPNAG a conquis, à défaut des coeurs du jury, notre intérêt.
Interview du représentant du CROUS Dijon
Frédéric nous parle de la mission culturelle des CROUS et de ses impressions sur le concours.
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Annonce du Classement par Denis Milos, président du Jury
On passe le micro au jury le temps de l’annonce des résultats, c’est le moment des « un petit mot? » des « merci à tous » et des téléconférences improvisées avec les moyens du bord.
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Interview du Jury
On accueille a notre table trois étudiants membres du jury : Jeremy SPIEGEL (Vice-président Etudiant CROUS), Clémence DIDIER (Vice-présidente Etudiante Université de Lorraine) et notre cher Yann VOINOT (Responsable bénévoles RCL). Qu’est-ce que ça fait d’être parmi des pros du théâtre ? Comment on arrive au classement final ? Découvrez leurs réponses avec nous.
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Interview de Thomas Guedenet
Directeur du service communication du CROUS Lorraine (qui organise le concours de théâtre à l’échelle nationale), on discute de la logistique derrière ce concours, de la visée culturelle du projet et de ses conseils pour les futurs participants.
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Retrouvez le podcast complet ici :
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