A la rencontre des bénévoles de Terres du Son
Morgan Servant est parti cet été couvrir le festival Terres du Son du 8 au 10 juillet 2016 à Tours. Sur place, avait lieu une émission avec plusieurs radios du réseau Radio Campus France.
Je suis arrivé au domaine de Candée, accompagné d’une amie bénévole qui venait un jour en avance pour aider à monter les derniers détails du festival. Il fait 35 degrés, et les moustiques règnaiet sans égal sur cette vaste étendue de verdure (qui commençait à jaunir). J’étais alors le seul représentant de la presse (puisque arrivé en avance d’une journée) et soyons honnêtes, il n’y avait rien à faire d’intéressant pour un journaliste en herbe à ce moment précis. Cependant partout chahutaient déjà les centaines de maillots bleu marine pour les dernières installations, les signalétiques, en somme : le Bénévolat.
On ne s’intéresse que trop peu aux bénévoles qui rendent possible les événements de cette envergure, alors j’ai pris mon courage à deux mains, j’ai retroussé mes manches et j’ai suivi quelques groupes différents, dans leurs missions respectives.
Vous étiez un peu plus de 1100 personnes, à vous être portés volontaires dans l’organisation de ce weekend, alors malgré les journées épuisantes de 20h, je n’ai malheureusement pas pu tous vous rencontrer.
Crédit photo : Terre du sons
1100 personnes, non mais tu te rends compte ?!
En région Val de Loire, on ne rigole pas du tout avec le bénévolat ! En effet la région a mis à disposition et ce durant tout le weekend, crème solaire, bougies anti-moustiques, éventail en toile, lunettes de soleil, j’en passe et des meilleures… Tout ceci évidemment complété par le starter-pack habituel du bon bénévole, qui comportait alors trois tee-shirts, de la documentation sur l’historique du Festival, une carte dépliable des différents accès du site, encore un peu de crème solaire, le tout soigneusement rangé dans un tote bag aux couleurs de l’évent et distribué à l’entrée. Chaque bénévole a le droit à 3 repas par jour préparés par un traiteur, ainsi que 6 bières dans la journée, puisqu’à partir de 2h du matin, la bière devient miraculeusement gratuite.
Le Festival se décompose en commissions, dont l’environnement, le parking, la restauration, le bar, l’accueil, la sécurité (…). Chaque commissions a son propre rythme de travail, sa propre méthodologie, ses propres moments de rush aussi. Prenons un peu de recul maintenant, si l’on met entre parenthèses le temps de scène, les prestations artistiques et les spectacles en tout genre, le temps passé sur le Festival avec les bénévoles représente quasiment les 2 tiers d’une journée. La « qualité » d’un évent de cet envergure dépend donc énormément de la capacité des bénévoles à assurer, à mettre l’ambiance aussi. Et ça, l’équipe de TDS l’a bien compris. C’est ainsi que Quentin et Tom (par exemple) bénévoles à la commission parking, s’assuraient que chaque festivalier entrant ou sortant, ait chanté une chanson au talkie-walkie des organisateurs… Comme un genre de péage festif. Organisant ainsi la première compétition internationale de chansons improvisées au talkie-walkie ! Si bien que petit à petit, chaque commission se dote de sa « petite » particularité ; ici tu auras droit à de la bière à l’infini en échange d’une blague et si tu réussis à faire rire (évidemment), là un partenariat complètement officieux avec des festivaliers te permettra de te voir offrir des madeleines de l’espace si tu troques intelligemment l’un de tes tee-shirts bénévoles, ici si tu t’arranges pour approvisionner le cuistot en bière, tu te verras récompensé d’un cornet de frite… Si tu as le temps et que tu tiens encore debout, je t’invite à passer un moment ou deux avec les mecs de la sécurité, ce sont eux qui m’ont mis au parfum les premiers, de l’existence d’une Yourte dans laquelle de sublimes créatures proposent de masser les bénévoles, de prendre soin d’eux toute la journée.
Francky les bons tuyaux : « Pour une bonne chouille, tu peux rester avec les gens du parking jusqu’à (au moins) 4h du matin, après ça si tu cherches de l’action, c’est au camping festivalier que ça s’passe ! »
En écoutant Francky, je me retrouve accompagné de la commission environnement, chargée à ce moment précis (entre 4h et 7h) de ne pas laisser mourir les festivaliers dans leur vomi ou pire dans celui d’un(e) autre !!!
Dur est la mission, de celui qui est chargé de nettoyer les tentes des scatophiles, de porter le festivalier comateux jusqu’à la protection civile, de sortir les gens endormis des toilettes sèches et qui se seraient pissé dessus, gerbé dessus (et pire encore) … Vraiment dur de faire tout ça pendant que le reste du campement encore ivre, vous insulte de tous les noms parce que vous faites du bruit et que « certains » aimeraient dormir !
Avec de la bonne humeur, une patience d’acier, et une volonté bien forgée, ils savent démêler les situations de crise, aider les gens dans le besoin, protéger la dignité de ceux qui l’auraient égaré la veille, et tout ça en gardant ce contagieux sourire. Et quand la bonté ne suffit pas, pour se défendre d’éventuels agresseurs matinaux, les bons samaritains sont également équipés de pistolets à eau, redoutables contre l’état d’ébriété, ce qui donne encore une fois un côté sympa/humoristique à la tâche.
Il est 8h du matin, et le bar à volonté des bénévoles déchaînés s’est transformé en coin Chill out, espace détente pour petit déjeuner réparateur. Les béné du matin, « Morning Duty Squad », sortent de leurs tentes en mode Guérilla Moustique et une nouvelle journée peut commencer. Chaque matin le camping des bénévoles se voit affublé de nouvelles tentes, si bien qu’on se perd très fréquemment, matin comme soir.
Un grand et réel merci à Guileme, Pauline, Quentin, Céline, Thomas de la commission Parking, à Sandra, Lexa, Lulu et Gab de la commission Bar, à Anatole & Yann pour les frites, à Laura & Ismaël pour les hamburgers, à Franck, Léa, Christian de la commission Sécurité, à Cynthia, Clément & Paul de la commission Environnement et pour finir merci à toi Steph (de la plomberie) ça fait quasiment dix ans qu’à chaque édition tout les soirs, tu es présent pour nous apprendre ce que sont les Terres du Son, et je peux parler au nom de chacun en disant, n’arrête jamais mon ami.