Les Orphelins Baudelaire : adaptations désastreuses ou délicieuses?

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13 tomes : 1 adaptation cinématographique, 1 adaptation en série… et 18 ans après la sortie du premier livre; les orphelins Baudelaire ont bien grandi. Décryptage des péripéties audiovisuelles de trois héros de fiction.

Sortie en 1999, le premier tome des « Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire » s’était fait voler la vedette par un jeune sorcier aux lunettes rondes dont le premier tome des aventures était sorti quelques années plus tôt. Pourtant, les aventures de Violette, Klaus et Prunille ne manquent pas de fantastique et de rebondissement…

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Des aventures désastreuses ?

L’histoire nous entraîne aux côtés de ces trois enfants dont l’aînée a 14 ans et la benjamine 1 an (et toutes ses dents), devenus orphelins suite à un incendie ayant réduit en cendre leur demeure toute entière. Futurs héritiers de l’immense fortune de leurs parents, les orphelins Baudelaire sont très (trop?) rapidement dans le viseur du vilain Comte Olaf dont l’unique but dans la vie est de mettre les griffes sur cette fameuse fortune. Il aurait pu jouer au loto, ou devenir trader à la bourse. Mais non. Il va donc user de manœuvres fourbes et parfois absurdes pour devenir riche. Son entreprise est d’ailleurs facilitée par des adultes particulièrement débiles et inconscients du danger qui guette les Baudelaire; le tout saupoudré d’un univers tout à fait particulier, et qui fait tout le charme de ces romans de fiction. Nos héros sont également particuliers puisqu’ils ont des capacités quasi surnaturelles (et oui je t’avais dit qu’il y avait du fantastique dans l’histoire) : Violette peut construire n’importe quel objet mécanique, Klaus est très intelligent et lit énormément… mais mieux encore il retient tout ce qu’il lit (on aimerait tous savoir faire ça avant un gros examen) et enfin la petite dernière n’est pas en reste puisqu’elle a des dents aussi aiguisées qu’un requin en très bonne santé.

Des livres à dévorer (pas littéralement svp)

Du haut de mes 12 ans, j’ai dévoré plusieurs tomes de ces aventures désastreuses (j’avais été ensorcelée par un petit sorcier à lire tout ce qui me tombait sous la main); et puis j’ai grandi et n’ai jamais fini les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire (et je pense m’y remettre). Bref, j’ai vibré au rythme des aventures d’un sorcier à Poudlard et de trois orphelins chassés par l’effroyable Comte Olaf (oui,oui je vais bien aujourd’hui : comme quoi, tout est possible!). Imaginez donc ma joie quand tous ces livres qui m’ont fait aimer lire, mais plus encore qui m’ont fait grandir (et passer le cap’ de l’adolescence en magie) ont été adaptés au cinéma !!! (oui, ça mérite trois points d’exclamation, et alors ?). Mais qui dit adaptation dit déception (ce n’est pas pour rien que ça rime)…

Un film à faire pleurer les Orphelins Baudelaire

Parlons en de cette adaptation qui date de 2004 et réunit quelques grands noms du cinéma américain : Jim Carrey, Meryl Streep, Jude Law… Rien que ça !!! Sur le papier, du lourd, du lourd, et du relourd. O joie ! Dans la salle de cinéma, O désespoir à la fin du film. Pour aller droit au but, mais qu’ont-ils fait de l’univers des désastreuses aventures des orphelins Baudelaire? Parce qu’on n’y retrouve rien, si ce n’est une histoire approchant vaguement (mais où la chronologie n’est même pas respectée). Cette adaptation est mignonne, drôle et avec une touche d’espoir à la fin : soit le contraire exact de ce que nous décrit le narrateur, Lemony Snicket dans les romans

Le film globalement se laisse voir, mais quand on a lu un livre on est souvent beaucoup plus exigent sur son adaptation cinématographique. C’est pourquoi, il y a quelques mois de cela, je vous l’aurais vaguement conseillé comme film de vacances pour passer le temps … Mais ce n’était sans l’arrivée d’une nouvelle adaptation en série cette fois-ci…

Une série littéralement réussie

En allumant mon ordinateur sur mon compte Netflix ce fameux 13 janvier 2017, j’avais mis la barre très très haute, ne voulant plus pour la énième fois être déçue par une adaptation. Et bien j’ai été conquise… Comme quoi, cela reste possible d’adapter un livre et d’en conquérir ses lecteurs. Tout n’est pas respecté à la lettre; mais l’univers entier est celui qu’on a pu savourer en feuilletant les pages des livres. Et je pense que c’est ce qu’attendent les lecteurs quand ils vont voir une adaptation : retrouver l’ambiance, l’univers, en soit ce qui les ont fait aimer ces personnages et tourner ces pages avidement sans pouvoir s’arrêter … Je ne suis pas une pro de l’audiovisuel, mais les couleurs des images sont beaucoup plus sombres que dans le film. Le narrateur lui-même glace le sang et apparaît partout (comme un narrateur de livre en soit). En ce qui concerne les personnages, le Comte Olaf de Neil Patrick Harris est nettement plus convaincant que celui de Jim Carrey (qui me faisait un peut trop penser à The Mask). La série joue beaucoup avec l’ironie dramatique et c’est ce qu’on attend !!

Un conseil : n’éteignez pas vos télés

Je me suis donc demandée ce qui faisait de la série une bonne adaptation et du film une adaptation désastreuse. Un détail m’a alors interpelé : quand on regarde qui est le scénariste de la série, ce n’est autre que Daniel Handler (soit l’auteur des romans). Il n’y a pas de secret : quand l’auteur est dans le coup, le lecteur a peu de chances d’être déçu (ça pourrait être un adage d’ailleurs).

Donc si vous ne l’avez toujours pas vu, je ne saurais trop vous conseiller d’aller voir cette première saison de 8 épisodes disponibles sur Netflix. D’autant que la série a été renouvelée pour une seconde saison de 10 épisodes adaptant les cinq romans suivants. La série se terminera par une troisième saison; le tout devant être tourné assez rapidement.

Retrouvez également le podcast de l’émission Séries On Line sur le sujet :

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