[INTERVIEWS] Nom de Zeus : Par Jupiter à Nancy !
Rentrée universitaire mais également rentrée littéraire ! Du 8 au 10 septembre 2017, la ville de Nancy accueillait la 39ème édition du Livre sur la Place, premier salon du genre en ce début septembre. Comme à l’accoutumée, Place Carrière arborait un long chapiteau blanc, lieu de rendez-vous de centaines de curieux ainsi que de nombreux auteurs. Cette année, ces derniers étaient plus de 600. Mais la littérature n’est pas le seul argument de l’événement : conférences, rencontres, tables rondes, le Livre sur la Place est un endroit propice à la réflexion, à la découverte et au rire. Oui au rire. Depuis trois ans maintenant, deux belges et une poignée de chroniqueurs délaissent les micros parisiens pour l’Opéra national de Lorraine, « un studio de luxe » selon Charline Vanhoenacker, animatrice et productrice de l’émission Par Jupiter (anciennement nommée Si tu écoutes, J’annule tout) sur France Inter. Elle et son équipe étaient de passage à Nancy le vendredi 8 octobre 2017 de 17h à 18h.
À peine entrés que le public applaudissait. L’un après l’autre, Charline, Alex Vizorek (co-animateur de l’émission), Guillaume Meurice (humoriste et chroniqueur quotidien) prennent place accompagnés de leurs chroniqueurs (André Manoukian, Juliette Arnaud, Frédéric Fromet) et invité (Didier Decoin). Du lundi au vendredi, la fine équipe ravit plus d’un million d’auditeurs (1.239.000 en avril 2017) sur France Inter. Régulièrement saluée pour son humour pétillant et son traitement de l’actualité décalé, Charline, Alex et Guillaume ont bien voulu répondre à nos questions avec la bonne humeur qui les caractérise !
Guillaume Meurice :
Salut le média étudiant !
Il y a-t-il un sentiment particulier lorsqu’il s’agit d’enregistrer une émission avec la présence d’un public ?
Alex Vizorek :
Pour moi, c’est une habitude puisque tous les week-ends je suis en tournée avec mon spectacle […] pour Charline, c’est toujours un grand plaisir parce qu’elle n’a pas l’habitude, elle travaille en boucle, ça veut dire que le soir elle quitte l’émission pour aller écrire sa chronique du lendemain et ainsi de suite […] et puis ça permet aussi de voir à quel point on est écoutés.
Charline Vanhoenacker :
C’est un édito ou une question ? […] je vous charrie ! La différence [lorsqu’il y a un public – ndlr] c’est que c’est un élément important en plus, c’est comme si il y avait un invité en plus autour de la table. Avoir un public c’est avoir des réactions, c’est diamétralement opposé au studio où il n’y a que nous.
Guillaume Meurice :
On est un peu cabot alors on aime bien avoir les gens en face de nous parce que comme ça on entend les rires, alors qu’en studio on est un peu plus entre nous, et c’est un peu plus difficile de savoir la réaction que peut avoir l’auditeur ou l’auditrice, donc ouais ouais on kiffe bien !
Avez-vous un attachement particulier à la ville de Nancy et au Livre sur la Place ?
Alex Vizorek :
À force oui car c’est le seul déplacement que nous faisons chaque année ! […] ça fait trois ans que l’émission existe, ça fait trois ans qu’on le fait […] en tout cas il y a une relation France Inter / le Livre sur la Place depuis de nombreuses années.
Charline Vanhoenacker :
Oui car c’est la troisième fois qu’on vient, c’est le seul endroit où on est comme ça récurrents […] l’Opéra de Lorraine c’est quand même un lieu splendide, qui est vraiment superbe […] c’est un studio de luxe […] puis l’accueil est formidable !
Guillaume Meurice :
On avait des bons souvenirs l’année dernière […] et les gens sont très accueillants donc ouais, si il faut revenir, on reviendra !
Pourquoi avoir changé de nom ? Était-ce pour entrer de plain-pied dans le quinquennat Macron ou simplement pour vous marrer ?
Alex Vizorek :
Les deux ! La blague c’était tout s’arrête parce que c’était vrai vu qu’on changeait de nom, et on voulait pas alerter la presse, on voulait faire une petite blague à nos auditeurs en pensant qu’ils ne tomberaient pas dedans figurez-vous ! On l’a mis sur notre page Facebook et c’est parti comme une traînée de poudre […] on ne voulait pas arnaquer les médias […] le but c’était vraiment une blague un peu potache.
Charline Vanhoenacker :
Le but premier était de changer de titre et comme on voulait juste changer de titre et pas changer ce qu’il y avait à l’intérieur il fallait marquer les esprits ! […] il fallait quelque chose qui frappe fort […] pour que ça infuse bien dans les esprits.
Guillaume Meurice :
C’est une idée de Charline si je dois dénoncer quelqu’un ! Elle trouvait que le nom Si tu écoutes, J’annule tout avait fait son temps, on était un peu d’accord avec ça parce que c’est une référence à un vieux texto de Sarkozy [« Si tu reviens, j’annule tout » envoyé à son ex-épouse Cécilia – ndlr] donc comme Macron n’a mine de rien pas révolutionné l’idéologie néo-libérale mais renouvelé les gens qui l’incarnent, nous aussi on va se moquer de ça et on va faire semblant qu’on fait quelque chose de nouveau !
Pour terminer, un conseil à donner aux étudiants qui souhaitent entrer dans le monde de la radio plus tard ?
Alex Vizorek :
Profitez de votre antenne comme si c’était la plus grande antenne au monde, dîtes les choses avec la même ferveur que vous le diriez sur France Inter et on viendra sans doute vous chercher ! […] c’est comme un joueur de foot, si vous jouez en division 2 au niveau où vous joueriez au PSG et ben un jour vous serez au PSG.
Charline Vanhoenacker :
Je sais qu’en France il faut être sorti de certaines écoles spécifiques pour pouvoir intégrer des rédactions, mon seul conseil c’est cultiver votre propre style […] et c’est comme ça que vous pourrez vous démarquer des autres.
Guillaume Meurice :
Il ne faut pas attendre que le téléphone sonne […] c’est un milieu où les gens ont beaucoup tendance à voler au secours de la victoire, c’est à dire que dès qu’ils vont voir que quelque chose à du succès sur internet ils vont s’y intéresser, donc je dirais de faire faire faire faire les choses, de se tromper beaucoup et de recommencer tout le temps.